CONSEILS A L'ENTOURAGE

Réconforter quelqu'un qui vient de perdre un être cher n'est jamais facile, mais c'est peut être encore plus particulier lorsqu'il s'agit d'une mort périnatale. A moins d'avoir vécu soi-même une expérience similaire, il n'est pas aisée de savoir quelle conduite tenir.
Voici quelques idées clefs pour comprendre ce que les parents vivent, et une liste de phrases à éviter.





Les parents ont véritablement perdu un enfant
Même si c'est une fausse couche naturelle comme il arrive à beaucoup de femmes au cours du premier trimestre, il ne s'est pas "rien" passé. Des rêves et des epoirs se sont effondrés, les parents sont confrontés à la mort alors qu'ils pensaient à donner la vie, la future mère perd son statut.

Pour une IMG les parents sont allés à la maternité, ils ont vécu la douleur, les contractions, la péridurale, ils ont sûrement vu leur enfant comme pour un accouchement où l'on donne la vie. Ils ont accouché, ils ont eu un enfant. Même malformé, il reste dans leur coeur le plus beau bébé du monde, et si les parents savent qu'ils ont pris la meilleure décision, cette mort restera toujours injuste.

Les parents ont mal
Ils ont d'abord besoin d'exprimer leur douleur, qu'on la respecte et qu'on ne la minimise pas.


Parler de cet enfant lui permet d'exister
Les parents n'ont pas vu les expressions de leur enfant, ne l'ont pas entendu rire. Mais ils ont des souvenirs : les ruades dans le ventre de sa mère, sa vision à la naissance. Ces souvenirs sont peu nombreux, et après l'accouchement il reste un grand sentiment de vide. Parler de ce qu'ils ont vécu aide les parents à prendre conscience de leur histoire pour mieux l'intégrer à leur vie.

Il ne faut pas oublier que la parole est bien souvent la seule façon pour les parents d'affirmer l'existence de leur enfant : il existe pour eux, et pourtant, il n'a peut-être même pas d 'existence adminstrative, ils n'ont peut-être pas de lieu où se recueillir. Par cette écoute, l'entourage reconnaît aussi l'existence de cet enfant, qu'il est bon de nommer. On ne parle pas d'une chose, on parle de Jeanne, Margot, Mathis...


Parler soulage
Les parents peuvent avoir besoin de parler pendant longtemps. Parler de ce qu'on a vécu, de celui qu'on a perdu, n'est ni morbide, ni malsain : Parler de son enfant mort fait du bien.
Il faut accepter de les écouter, accepter de les voir pleurer et souffrir pour qu'ils puissent vivre complétement leur deuil.

Des parents qui parlent de ce qu'ils ont vécu ne ressassent pas des idées noires, ils s'approprient à leur rythme leur histoire et leurs sentiments. Personne ne peut "oublier" à la demande une partie de sa vie, comme une parenthèse qu'on refermerait avant de "passer à autre chose" : il sn'oublieront jamai sleur enfant, donc il est noraml qu'ils en reparlent, même longtemps après.

Chaque deuil est unique
Chaque personne essaie de se remet d'une perte comme elle peut. La douleur de chaque personne est unique. Il n'y a pas de gradation du chagrin en fonction de la durée de la grossesse car tout est subjectif.
Chaque personne avance donc à son rythme, il est inutile de la brusquer.

Il n'y a pas de limite de temps
L'anniversaire de la première semaine, du premier mois, de la première année et de toutes les années suivantes sont difficiles à vivre. envoyer une petite carte pour cette naissance partticulière, dire aux parents lors des anniversaires que vous pensez à leur enfant sont des petits gestes qui touchent plus qu'il est possible de le dire.








Inutile de dire
Ce n'est pas grave, ça arrive à beaucoup de femmes / une femme sur 3
Vous êtes jeunes, vous en aurez d'autres / C'est pas grave t'es jeune
Tu as tes autres enfants
T'inquiètes ce n'est que partie remise
heureusement que ça t'arrive maintenant et pas plus tard
La nature/dieu fait bien les choses
Votre couple sortira plus fort de cette épreuve
Arrête d'y penser / d'en parler / de pleurer
C'est pas pire que de perdre un enfant de X ans
Préferer des phrases comme
Il va nous manquer aussi.
Ce sera toujours ta fille pour nous.
Si tu veux parler de lui, je suis là.
Je comprends que tu aies de la peine et que tu pleures, tu vis un moment très douloureux.
<Nadine Beauthéac, administratrice de l'association "Naître et vivre" a écrit une étude intitulée "Le deuil" aux éditions Seuil, qui parle de ce que vivent les personnes endeuillées avec beaucoup de simplicité et de finesse. Les idées présentées ici reprennent une partie de cette étude.