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 Pères de bébés allaités

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Baxter
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MessageSujet: Pères de bébés allaités   Pères de bébés allaités EmptyJeu 24 Jan - 15:54

Pères de bébés allaités

On ne saurait minimiser le rôle du père dans le succès ou l'échec de l'allaitement. Toutes les études récentes montrent que l'attitude du compagnon envers l'allaitement est souvent le facteur principal influant sur la décision de la mère quant au mode d'alimentation de son bébé.

Dans une enquête de 1995 portant sur 115 mères britanniques, les trois-quarts des bébés dont les pères approuvaient l'allaitement, étaient exclusivement allaités. La proportion tombait à moins de un sur dix en cas d'opposition ou d'indifférence du père. Une autre étude, portant sur 245 mères de Pennsylvanie, révélait que parmi les raisons données pour ne pas allaiter, 36 % indiquaient l'opinion du père du bébé.

Réactions de pères face à l'allaitement

Les pères ne sont pas différents de la société qui les entoure. Leurs réactions face à l'allaitement reflètent donc celles qu'on trouve dans cette société, dans un mélange différent selon les individus, leur histoire, leur rapport à leur mère, à l'alimentation, à l'image du corps de la femme, etc., et le moment où ils en sont de leur histoire de père : les anti-allaitement peuvent se transformer en pro à la naissance de leur bébé, comme les pro peuvent se transformer en anti, par exemple si l'allaitement se prolonge trop à leur gré.


Les pro-allaitement

Ce sont souvent des pères sensibles à la beauté de la relation d'allaitement et au bien-être qu'ils ressentent chez leur bébé dans cette relation. Ils reconnaissent son caractère tout à fait spécial, et savent qu'elle ne les empêchera pas de nouer une relation, différente mais tout aussi importante, avec l'enfant.

Ce peut être aussi des hommes qui pour une raison ou une autre (par exemple leur formation scientifique) sont bien au fait des avantages de l'allaitement pour la santé de l'enfant à court et à long terme. Ceux-là non seulement vont soutenir le désir d'allaitement de leur femme, mais vont éventuellement la convaincre si elle ne l'est pas déjà (voire faire pression sur elle : cela se voit parfois).

Ce sont enfin des pères qui voient le côté pratique de l'allaitement : rien à préparer, pas de biberons à laver, économies de temps et d'argent, possibilité d'aller partout avec le bébé sans s'encombrer d'un camion d'affaires. Comme l'écrivent Pierre Antilogus et Jean-Louis Festiens dans Le guide du jeune père (Hors Collection), "la technique de l'allaitement est extrêmement simple, et c'est à prendre en compte. Dès que bébé commence à brailler : a) allez le chercher ; b) don-nez-le à votre femme (vous pouvez aussi laisser votre femme aller le chercher elle-même) (...) Quant à la technique de l'alimentation au bib', elle remplirait un livre à elle toute seule. Bien sûr, on peut voir des avantages à cette méthode. Bien sûr. Si vous en trouvez, n'hésitez pas à nous écrire" !

Quelle que soit leur motivation, ces pères pro-allaitement sentent que ce dont leur femme a le plus besoin, c'est d'une enveloppe protectrice et aimante du couple allaitant, une barrière contre un entourage souvent critique, un regard admiratif et approbateur sur ce qu'elle fait pour le bébé.

Selon Winnicott, le rôle du père, les premiers temps, est bien de protéger la mère et le bébé "contre tout ce qui tend à s'immiscer dans le lien existant entre eux, ce lien qui constitue l'essence et la nature même des soins maternels" (in L'enfant et sa famille). Et Dieu sait si une mère qui allaite (surtout si elle allaite un peu plus longtemps que la moyenne) a besoin de quelqu'un pour la protéger de ceux qui veulent s'immiscer dans ce lien, voire le détruire...

Claude Didierjean-Jouveau
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MessageSujet: Re: Pères de bébés allaités   Pères de bébés allaités EmptyJeu 24 Jan - 15:55

Les anti-allaitement

A la base de leur opposition à l'allaitement, il y a le plus souvent de la jalousie, qui peut se manifester de bien des façons : envie face au couple mère/bébé, tentation d'aller "voir ailleurs" parce qu'on se sent exclu, envie d'évincer le bébé et de reprendre le plus vite possible la place qu'on avait avant dans le couple, envie de prendre la place de la mère en donnant le biberon, etc.

L'espoir de prévenir cette jalousie aboutit parfois à des situations étonnantes. C'est ainsi qu'un médecin brésilien a rencontré une femme qui avait un sein gonflé, dur et douloureux, parce que depuis le début, elle "partageait" ses seins : l'un pour l'allaitement et l'autre pour la sexualité !

Un certain nombre d'hommes s'opposent à l'allaitement par-ce qu'ils ont peur que cela abîme les seins de leur femme. Dans une étude prospective de 1992 (Freed et al), une majorité de pères de bébés futurs biberonnés pensaient que l'allaitement était mauvais pour les seins (52 % contre 22 % pour les pères de bébés futurs allaités) ou les rendaient "moches" (44 % contre 23 %).

D'autres estiment que l'allaitement gêne les relations sexuelles (dans la même étude, 72 % des pères du premier groupe contre 24 %). N'oublions pas qu'historiquement, cela a été une des raisons de la mise en nourrice de tant d'enfants : comme on pensait que les relations sexuelles pouvaient "gâter" le lait, la femme qui allaitait était interdite de relations sexuelles ; et beaucoup d'hommes, dans ces conditions, préféraient que leur enfant ne soit pas allaité par sa mère.

D'autres encore sont gênés que leur femme allaite devant des tiers, car ils ne voient dans les seins que des objets sexuels et dans l'allaitement en public de l'exhibitionnisme.

Quant au désir de donner le biberon pour participer au nourrissage du bébé, elle n'est que la forme moderne de l'envie qu'éprouvent un certain nombre d'hommes face au privilège des femmes de porter les enfants et de les allaiter. Il n'est que de voir toutes les représentations d'Abraham accueillant les élus "en son sein" (Le sein du père, Abraham et la paternité dans l'Occident médiéval, de Jérôme Baschet, Gallimard), le nombre de légendes parlant d'hommes (sou-vent des saints) qui auraient allaité (Le lait du père, de Roberto Lionetti , éd. Imago) ou une récente publicité pour une marque de voitures présentant un torse nu d'homme tenant un bébé dans une position d'allaitement classique !

Etre présent au quotidien

Comme le dit Jean Le Camus, "la figure du père précocément absent et n'entrant en scène qu'une fois passé 'l'âge de la mère' - ce que j'appellerai le père à effet retard - semble passablement obsolète". Face à ce modèle traditionnel (le père pourvoit par son travail au bien-être de la famille, et laisse tous les soins des enfants à la mère), s'est développé le modèle du "nouveau père", censé faire "tout comme la mère". Et donc donner le biberon à égalité avec elle (ou au moins le fameux biberon de nuit).

Or toutes les recherches récentes montrent que "le comportement paternel ne peut en aucune façon être confondu avec le comportement maternel". Comme le montre très bien Tine Thevenin dans Mothering and fathering, hommes et femmes ont une façon différente d'élever les enfants. Les premiers valorisent l'indépendance, les secondes ont plus naturellement tendance à materner.

Ce dont l'enfant a besoin, c'est "d'un père qui ne soit ni un étranger, ni une mère bis, mais un père-homme qui fasse pleinement et sereinement 'acte de présence'".

Mais pour faire acte de présence, encore faut-il être là.

On a déjà fait beaucoup pour que les pères se sentent dès le début impliqués dans la vie de leur enfant.

Pendant la grossesse, c'est leur participation aux consultations prénatales et aux séances de préparation, en particulier la préparation haptonomique.

Pendant l'accouchement, c'est leur présence plus ou moins active (s'ils le désirent et si leur compagne le désire).

Mais pourquoi alors, cette séparation juste après la naissance, pendant cette période sensible où se tissent les premiers liens ? Dans son dernier ouvrage Eloge des mères, Edwige Antier milite pour des chambres parentales, qui "permettrait une proximité charnelle plus précoce entre le père et son enfant, d'autant plus importante et nécessaire que le père n'a pas porté son bébé dans son corps. Il pourrait ainsi partager ses premières nuits, ses premiers pleurs et le sentiment d'amour entre eux se communiquerait plus rapidement. Ainsi le père se sentirait-il plus investi non seulement pour aimer son enfant, mais pour l'assumer sa vie durant, c'est-à-dire pour aider sa femme à être mère".

Signalons que de telles chambres parentales existent dans les maternités de certains pays (notamment en Suède).

La science est récemment venue confirmer l'importance de cette proximité pour l'établissement de liens avec l'enfant. Grâce à une expérience à laquelle se sont prêtés 34 couples anglo-saxons, on sait maintenant que pendant la grossesse, les hormones de l'homme varient selon le même profil que la mère (augmentation du cortisol et de la prolactine, chute d'un bon tiers de la testostérone), à condition qu'il soit physiquement proche d'elle, car les phéromones de la grossesse n'ont qu'un court rayon d'action. Ceux dont les taux changent le plus sont aussi ceux qui sont les plus sensibles aux appels du bébé après la naissance : leur cortisol monte en flèche au premier cri, comme chez la mère.

Cette présence des pères à la maternité devrait se prolonger par un congé de paternité qui dépasse les ridicules trois jours actuellement accordés (dernière minute : 14 jours très bientôt !). Cela permettrait à la fois au père de continuer à tisser les liens avec son bébé, et à la mère d'éviter peut-être le baby blues qui la frappe quand elle se retrouve toute seule avec son bébé.
Si les pères étaient présents à ce moment-là et prenaient en charge une partie des tâches ménagères ainsi que des soins au bébé, aux autres enfants et... à la mère (notamment en lui préparant de bons petits plats !), ils en retireraient de multiples bénéfices : reconnaissance de leur compagne, joie d'être avec le bébé et de mieux le connaître. Et ils comprendraient que si l'allaitement crée un lien fort entre la mère et l'enfant, c'est à cause du contact physique et répété qu'il suppose, et que bien d'autres gestes qui leur sont tout à fait accessibles permettent ce contact physique et répété : changes, bains de et avec l'enfant, promenades, jeux, massages, portage, bercement, endormissement, diversification alimentaire quand le moment viendra, etc.

Il existe quelques sociétés traditionnelles où les pères sont très impliqués dans les soins aux bébés. C'est notamment le cas chez les Pygmées où ce sont les pères qui endorment les bébés en les berçant. Cela semble donner une vie familiale assez harmonieuse et une société peu agressive.

Soutien et information pour le père aussi

Si l'on veut que le père soit pour la mère qui allaite un soutien plutôt qu'un obstacle, il faut que lui aussi bénéficie de soutien et d'informations.

Une étude (Guigliani et al, 1994) comparant des pères de bébés allaités à des pères de bébés au biberon, a montré que ceux qui avaient eu un ou des autres enfants allaités, qui assistaient aux séances de préparation à l'accouchement ou qui avaient eu des informations sur l'allaitement par un professionnel de santé pendant la grossesse, en savaient plus sur l'allaitement et sur le comportement normal des bébés, et étaient donc plus à même de soutenir leur femme.

C'est la raison pour laquelle le gouvernement britannique a récemment décidé de lancer une grande campagne de promotion de l'allaitement visant tout particulièrement les pères. Des affiches et des cartes postales sont sorties avec des photos de pères et bébés de toutes origines sociales et ethniques.

C'est la raison pour laquelle, dans certaines maternités, on propose aux futurs pères non seulement de participer aux séances de préparation, mais aussi à des réunions entre pères. Cela permet de mettre à jour des inquiétudes, des interrogations, des idées fausses...

C'est la raison pour laquelle LLL accueille dans ses réunions les pères qui peuvent et veulent y venir, et propose lors de ses Congrès des sessions "réservées aux pères" (ce sera le cas lors du Congrès d'octobre prochain). Cela permet aux pères qui y assistent de "vider leur sac" et de s'apercevoir qu'ils ne sont pas les seuls à se poser des questions sur la fréquence des tétées, l'allaitement long, le sommeil partagé, la sexualité du couple...

Une des mères qui témoignent dans les pages suivantes le dit : "C'était mon mari qui avait besoin d'être aidé. Pas moi, j'étais bien trop déterminée, et j'adore ça. C'est lui qui aurait eu besoin d'aller aux réunions". Comme dit Ted Greiner: "Peut-être avons-nous besoin d'une Leche League spéciale pour les hommes ?" !



Claude Didierjean-Jouveau, jeunepapa.com
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