Il y a un lien direct entre le milieu social et le risque de

Il y a un lien direct entre le milieu social et le risque de décrochage des étudiants

Pour définir le milieu social du répondant, nous avons tenté de dresser un portrait de ses parents. Nous avons bien entendu tenté d’établir un lien avec le niveau de scolarité des parents, comme prévu d’emblée. Nous avons ensuite essayé de les situer sur une échelle économique en fonction de leur revenu annuel. Nous avons pensé que la situation conjugale des parents pourrait avoir un lieu direct avec l’environnement dans lequel le répondant évoluait et que cela pouvait avoir un lien avec le décrochage scolaire. Enfin, nous avons examiné le niveau de scolarité du père et de la mère.

En réalité, le niveau de scolarité des parents et leur situation financière n’influencent pas directement les performances scolaires des enfants. Par contre, nous avons remarqué que les enfants issus d’un milieu aisé reçoivent beaucoup plus d’encouragements de la part de leurs parents et que les élèves qui sont encouragés par leurs parents demandent plus d’aide lorsqu’ils ont de la difficulté. Nous avons constaté que plusieurs décrocheurs ont fréquenté l’école publique et l’école privée et que le changement d’établissement pouvait être une source d’instabilité puisque nous ne retrouvons pas le même taux de décrocheurs chez ceux qui ont uniquement fréquenté l’école publique ou uniquement l’école privée. Enfin, nous sommes en mesure d’affirmer que les étudiants dont les parents sont divorcés réussissent moins bien que les autres.

Il est difficile de tenter d’apporter des solutions à des problèmes qui dépendent des parents. Si le divorce et l’état de la famille québécoise a un lien avec les performances scolaires des jeunes, que pouvons-nous apporter comme piste de réflexion? Nous ne pouvons pas proposer sérieusement l’abolition du divorce au nom de la lutte au décrochage scolaire. Si les enfants défavorisés reçoivent moins d’encouragement de la part de leurs parents, que pouvons-nous faire pour remédier à cette situation? Bien sûr, si nous ne pouvons pas influencer l’attitude des parents, nous pouvons logiquement tenter de fournir à ces enfants un encadrement supplémentaire. Mais est-ce réaliste? Disposons-nous nécessairement d’une banque d’enseignants, de pédagogues ou de moniteurs supplémentaires et destinés à cette mission? De plus, il a été démontré que c’est justement les enfants qui sont déjà encouragés par leurs parents qui réclament de l’aide auprès des enseignements ou des services offerts par l’établissement scolaire. Il faudrait déterminer pourquoi les élèves dont les parents sont divorcés réussissent moins bien et tenter de trouver des alternatives et des pistes de solutions. Il faudrait également trouver, pour les jeunes issus d’un milieu défavorisé, des référents et des modèles de comportement pour compenser le peu ou l’absence d’encouragements et de motivations qu’ils reçoivent. Ce sont des orientations et des projets de société et non de simples réformes.

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