Respecter l’appétit de l’enfant
Les parents s'inquiètent souvent de l'appétit changeant de leur bébé. Pourtant, l'envie de manger varie énormément d'un enfant à l'autre. Quand devez-vous vous inquiéter ? La régularité des repas est-elle indispensable ? Faut-il punir l'enfant qui ne mange pas ?
Pour la plupart des mères, le repas est un moment de satisfaction. La mère attend l’heure du réveil et se réjouit de prendre son enfant contre elle. Mais le repas ne va pas sans une certaine anxiété latente. Le désir d’élever son enfant le mieux possible crée chez la plupart des parents des angoisses et des culpabilités. Tout est ancré dans les habitudes culturelles, religieuses, ethniques. La mère s’inquiète. Elle a peur que l’enfant refuse la nourriture qu’elle lui donne. Aussi, lorsque des difficultés alimentaires surgissent, la mère à tendance à se sentir responsable et rejetée par l‘enfant.
Petits et gros mangeurs
La nutrition est au premier plan pour garantir un bon développement à l’enfant. Souvent, pour compenser un manque de disponibilité (travail des parents, manque de temps, familles monoparentales...), la mère a tendance à trop et mal nourrir son enfant, comme si inconsciemment elle voulait montrer à son entourage qu’il est bien portant, potelé et par conséquent qu’elle est une bonne mère. Or, il y a chez les enfants, comme chez les adultes, des "gros mangeurs" et des "petits mangeurs". De plus, chez une même personne, l’appétit peut être fluctuant selon les jours. L’enfant, depuis sa naissance, a appris à céder mais aussi à satisfaire certains de ses désirs. Tout cela se fait dans une alternance perpétuelle de contraintes et de permissions. Les parents doivent donc trouver pendant le repas le juste milieu entre céder et imposer en sachant cette règle de bon sens fondamentale : un enfant physiquement et mentalement sain ne se laisse jamais mourir de faim.
Ne soyez pas trop rigides
Les adultes attachent une grande importance à la régularité des repas et à une alimentation saine et équilibrée. Ils ont raison dans le fond mais les enfants de 1 à 3 ans ne savent pas pourquoi il est si important d’absorber des vitamines, des protéines, des fibres, des sels minéraux en grandes quantités. Ils ont depuis longtemps élaboré leur propre conception du repas : "l’important, c’est que ce soit bon et que cela me plaise". De plus, la monotonie ne les effraie pas, au contraire. Ils sont capables de se nourrir exclusivement de tel ou tel aliment pendant plusieurs jours quitte à le refuser ensuite définitivement et se lancer à bras raccourcis dans l’absorption méthodique de tel ou tel autre aliment. Un enfant de 3 ans qui a des occupations diverses et des pôles d’intérêt variés, est capable de bien manger un jour puis de ne quasiment rien accepter plusieurs jours de suite. Il rejette du jour au lendemain la purée de carottes dont il raffolait auparavant. La monotonie, les toquades, les irrégularités sont les aspects les plus banals, les plus fréquents de l’alimentation à cet âge.
L’appétit, la faim, le besoin de se nourrir sont si bien réglés par la nature qu’il ne faut pas se laisser aller à une multitude de mesures coercitives qui sont, l'expérience le prouve, toutes destinées à l’échec.