Les symptômes neuro-psychiques terminaux
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Le délire
Il s'agit d'un trouble fréquent au moment de la mort, qui peut être favorisé par la morphine. Ce délire peut être calme et ne pas nécessiter de traitement particulier. Il faut rassurer la famille sur le caractère bénin de ce délire, et se méfier dans ses réactions vis à vis du mourant, car celui-ci peut avoir parfois conscience qu'il 'perd la tête', ce qu'il tolère très mal.
Ce délire peut être en rapport avec des troubles métaboliques que l'on corrigera uniquement si la correction est simple.
Parfois, ce sont des 'petits troubles' qui gènent le patient et l'agitent : impression de chaud, de froid, humidité des draps en rapport avec la transpiration souvent exagérée en période terminale, mauvaise position dans le lit, plis dans les draps. Le malade se découvre sans arrêt et sa nudité gêne l'entourage.
Souvent, le patient appelle quelqu'un, parfois son conjoint décédé : 'maman' signifie soit la mère, soit l'épouse, le mourant conservant sa dignité de père devant les enfants.
Parfois, le caractère du mourant change : il devient exigeant, quasi tyrannique. Il ne voit pas toujours l'immense effort fait par la famille pour l'entourer. Accepter des remontrances injustifiées est difficile à tout âge, mais encore plus à l'âge adulte, quand on est déjà dans la peine de perdre l'être aimé.
Le délire agité
Parfois ce délire doux se transforme en un délire agité.
Le patient souffre d'hallucinations, de cauchemars, d'idées paranoïdes.
Parfois ces troubles sont en rapport avec des tourments psychiques plus profonds : des doutes, des angoisses, des fautes anciennes, des regrets, resurgissent à l'occasion de la diminution du contrôle provoquée par l'état confusionnel. Le malade se défend contre des reproches qu'il entend ou accuse une personne absente. Parfois, ces 'révélations' bouleversent les familles.
Un traitement sédatif est parfois utile.
L'agitation
Il s'agit plutôt de mouvements incessants : la tête dodeline sans arrêt, les mains grattent les draps, le patient se découvre régulièrement, des myoclonies brusques entraînant des mouvements inconsidérés des membres peuvent survenir. Ces myoclonies annoncent une mort proche.
La prescription de médicaments n'est pas toujours bien tolérée.
Souvent, le simple fait de tenir la main, d'essuyer le front, de parler doucement calme le mourant.