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 Gang de rue: et tombent les filles

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Baxter
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MessageSujet: Gang de rue: et tombent les filles   Gang de rue: et tombent les filles EmptyJeu 13 Sep - 17:18

Gang de rue: et tombent les filles

Elles ont 13 ou 14 ans, et tombent aisément sous le charme de jeunes hommes séducteurs et manipulateurs dont le seul but est de les exploiter. Michel Dorais, dans son essai Jeunes filles sous influence, trace un portrait bouleversant d'une réalité inquiétante. Quand les gangs de rue exploitent l'enfance.

Par Pascale Navarro


Sabrina (nom fictif), 13 ans, est follement amoureuse d'un jeune homme. Un peu boulotte et candide, l'adolescente fait l'objet de moqueries de la part de ses camarades. Heureusement, son chum est aussi son chevalier servant: il la protège des sarcasmes et de l'intimidation du gang dont il fait partie et auquel il l'initie. Des cadeaux, des compliments, un peu d'amour et beaucoup de flatterie: voilà la jeune femme prise au piège. Son prince charmant fera d'elle tout ce qu'il voudra, y compris l'entraîner à la prostitution afin qu'elle rapporte au gang beaucoup d'argent.


Un sujet tabou
Depuis le 24 août dernier, le chercheur et professeur Michel Dorais ne cesse de donner des entrevues aux médias et de répondre à un abondant courrier. «Je croyais que ce livre allait subir le même sort que les autres: soulever un bref intérêt, axé sur la nouveauté, puis retomber dans l'oubli. En réalité, c'est tout le contraire qui s'est produit.» On a parlé de son essai en ouverture de plusieurs bulletins de nouvelles dans la région de Québec. Depuis, l'auteur reçoit de nombreux courriels provenant de jeunes filles qui ont vécu cet enfer.

C'est que le sujet de Jeunes filles sous influence – Prostitution juvénile et gangs de rue (écrit en collaboration avec Patrice Corriveau et publié chez VLB éditeur) est de plus en plus préoccupant et assez peu documenté. En effet, alors qu'il existe plusieurs recherches québécoises sur le proxénétisme, peu d'experts se sont penchés sur la prostitution juvénile et les gangs de rue, dont les effectifs ont quadruplé depuis 15 ans au Québec. Et ces bandes tirent un profit considérable du proxénétisme en exploitant de jeunes adolescentes, si on en croit Michel Dorais et les corps policiers de la province.

Alors, pourquoi en sait-on si peu? «Parce que, selon moi, c'est un sujet tabou, constate l'auteur, qui est un ex-travailleur social devenu professeur et chercheur, et qui étudie le phénomène de la prostitution, notamment chez les jeunes, depuis 1987. Cependant, il est vrai que depuis l'opération Scorpion, on est plus sensible à cette situation.» En 2003, la police de Québec démantelait un réseau de prostitution mené par un gang, le Wolf Pack, qui recrutait des filles mineures, dont une trentaine étaient âgées de 14 ans. L'opération avait mené à l'arrestation de membres du groupe et de présumés clients; depuis cette affaire, les différents corps policiers sont plus vigilants, et les jeunes femmes, plus enclines à porter


En quête de tendresse
En plus d'avoir épluché tout ce qui a été écrit sur la prostitution juvénile au Québec et ailleurs, le chercheur a interviewé beaucoup d'adolescentes et reçu les témoignages d'une quarantaine d'intervenants (des services sociaux et policiers ou d'organismes communautaires), rapportant des cas bien documentés, même si l'identité des victimes reste secrète. Étoffé de faits, de chiffres et de ces précieux témoignages, son essai expose la manière dont les membres des gangs s'y prennent pour recruter des mineures de plus en plus jeunes, parfois même dès la fin de l'école primaire. Toutefois, l'âge moyen de celles qui entrent dans les gangs et sont poussées vers la prostitution est de 14 ans.

Pour ces filles à peine sorties de l'enfance, il est facile de tomber dans le piège de la séduction. «Elles-mêmes le reconnaissent une fois qu'elles en sont sorties, et quand elles se confient, elles font preuve de lucidité, explique le chercheur. Mais il est évident qu'à 13 ou 14 ans, et même à 16 ou 17 ans, on ne voit pas le filet qui est en train de se tendre.»


Ce filet, c'est celui de l'amour. Un garçon se présente à la fille, lui offre des bijoux, de beaux vêtements, l'emmène au resto, au cinéma et, évidemment, dans des partys du gang. Progressivement, la jeune femme est initiée à la culture du groupe. «Quand t'es une ado, c'est rare que quelqu'un te fasse la cour comme un de ces gars-là peut le faire. Il te téléphone toutes les heures, il dit qu'il s'ennuie de toi, qu'il ne pense qu'à toi, que les autres filles n'existent pas; ça t'impressionne.» Voilà ce que ressentait l'une des victimes interviewées par Michel Dorais. «Ensuite, quand l'adolescente est bien accrochée, poursuit le chercheur, le jeune proxénète amorce la stratégie du “démolir pour reconstruire”. Il identifie d'abord les points faibles de la jeune fille, tout ce qui peut la rendre vulnérable: un complexe physique, une mésentente familiale, un sentiment de solitude, une situation sociale difficile; puis, jouant sur ses problèmes, il l'influence facilement.» Si, par exemple, sa famille n'a pas d'argent pour lui payer une paire de chaussures de luxe, le jeune homme les lui offrira et deviendra une sorte de pourvoyeur.

Elle lui accordera ensuite de plus en plus de faveurs pour rester sa protégée. «Et n'allez pas croire que ce sont des idiotes ou des filles sans éducation qui se font prendre dans cette toile, prévient Michel Dorais. C'est même parfois tout le contraire: le désir d'être aimée transcende toutes les origines et toutes les classes sociales.»
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MessageSujet: Re: Gang de rue: et tombent les filles   Gang de rue: et tombent les filles EmptyJeu 13 Sep - 17:19

Souffrir par amour
En 12 courts chapitres, le livre fait le tour des questions que le grand public se pose au sujet des gangs et de la prostitution juvénile: qui sont ces adolescentes? comment fonctionne un gang? quelle place y occupent les filles? En outre, une réflexion majeure émerge de la somme de recherches qu'a menées Michel Dorais. «Dans toutes les études que j'ai faites en 20 ans, je n'ai jamais rencontré de jeune homme qui se prostituait par amour, c'est-à-dire qui pouvait s'oublier pour quelqu'un qu'il aime. Je n'ai jamais vu ça.»

Pourquoi les filles sont-elles capables de se faire du mal par amour? «C'est ce qu'il y a de plus tragique dans ce phénomène, selon moi.» En effet, il faut voir par quelle violence et par quelles humiliations passent les victimes: les viols collectifs, appelés aussi gang bang, l'esclavage sexuel et, bien sûr, les clients, qui rapportent aux chefs de bandes les revenus tant convoités. La responsabilité revient aussi à ces hommes qui s'offrent des jeunes filles «disponibles», qu'ils paient pour leurs «services». «Ils agissent sans penser aux ravages qu'ils sont en train de causer. Toute la chaîne – du proxénète au client – considère le sexe comme un plaisir, mais pour ces adolescentes-là, c'est une horreur. Une horreur qu'elles acceptent parce qu'elles sont incapables de la refuser

Psychologiquement, elles n'ont ni les moyens ni la force de réagir. Et quand les clients qu'on arrête disent qu'ils ignoraient l'âge de la jeune fille, c'est de la foutaise! Je ne les crois pas une seule seconde.»



Sortir du rang
Michel Dorais espère que les adultes responsables des jeunes (parents, profs, travailleurs sociaux, etc.) liront son ouvrage, qui est un outil pour mieux comprendre ce qui se passe dans les gangs, mais aussi dans la tête des filles.

«Je souhaite que les hommes se posent des questions sur leur comportement. Une fois sortis du gang, de jeunes garçons m'ont confié qu'ils ont assisté à des viols ou qu'ils en ont même commis sous la pression de certains membres du groupe afin de paraître virils et d'être acceptés par les autres.

Aujourd'hui, ils regrettent de ne pas avoir dit non. C'est pourquoi il faut démanteler les gangs et responsabiliser les gens: les jeunes doivent prendre leur courage à deux mains et dénoncer ce qu'ils voient et ce qu'ils vivent.»

Autant les gars que les filles. «Il va falloir qu'on enseigne aux enfants, et surtout aux filles, que l'amour, ce n'est pas de se “donner” aux autres. C'est toute notre façon de voir l'amour qu'on doit revoir. Et ça, c'est aussi important, sinon plus, que les mathématiques...»
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