Comment oser, parler, prévenir, aider ?
Prévention dans les conditione concrètes des conversations en famille.
Être cohérent entre ce qu'on dit et ce qu'on fait, pour réussir en éducation.
Tabac : parler en famille
Quand et comment parler en famille ?
Pour prévenir ou enrayer le tabagisme, savoir parler en temps utile, et en termes convaincants.
C'est à l'âge de 11 ans que l'enfant est le plus réceptif à cette éducation.
Avant 10 ans, il est rarement intéressé.
À 12 ans, il tend à croire le contraire de ce qu'on lui dit…
Inutile d’en parler si les parents sont fumeurs : ce serait se contredire…
S’exprimer en termes positifs avant de parler des désastres qui attendent les fumeurs, c’est mettre en avant le sport, la liberté et le plaisir.
Les sports de santé sont tous des plaisirs pourvu que l’on ait du souffle. Le fumeur devient poussif très vite.
La liberté, c’est ne pas être accroché comme ces fumeurs qui ne peuvent plus s’en passer. Le plaisir n’est que rarement au rendez-vous de la première cigarette. Ensuite, c’est vrai que bien des gens ont du plaisir à fumer, mais ça ne dure pas.
Une fois accrochés, la plupart ne fument plus pour "se sentir bien", mais pour se sentir moins mal. Ce n'est pas pareil.
Les désastres qui attendent les fumeurs, quel que soit le genre de tabac, sont facilement compris et retenus par les enfants de 11 ans. Ce sont :
- des maladies très graves : bronchite chronique, cancers, infarctus.
- d’autres maladies dangereuses, provoquées ou aggravées par le tabac : artères bouchées, diabète, ulcères du duodénum.
- les risques pour les foetus et les enfants des fumeuses.
- les incendies.
- passer du tabac au haschisch.
• Des maladies très graves : bronchite chronique, cancers, infarctus La bronchite chronique, due aux goudrons contenus dans la fumée, atteint deux millions de fumeurs. Elle commence par l’essoufflement au sport et dans les escaliers, et par la toux matinale : “Je sers de réveille-matin à tout l’immeuble !” Après des années ou des dizaines d’années, si le fumeur n’est pas mort d’autre chose, l’essoufflement tourne à des mois d’étouffement et le fumeur termine sa vie contre l’obus d’oxygène. Des dizaines de milliers de fumeurs sont actuellement dans ce cas.
Les cancers du tabagisme ne guérissent que moins d'une fois sur deux. Malgré la chirurgie, les rayons et les chimiothérapies, leurs rechutes sont fréquentes et la mort est précédée par une longue période de douleurs. Le cancer que le tabagisme détermine à lui seul est le cancer du poumon : en réalité il provient du goudron sur les bronches et il envahit le poumon. Il est rarissime chez les non-fumeurs. Chez les fumeurs et les fumeuses à partir d’une vingtaine de cigarettes par jour, il devient fréquent dès l’âge de 40 ans. De tous les cancers, c’est un des plus fréquents, alors qu’il ne devrait pour ainsi dire pas exister.
On manque de symptômes susceptibles d’alerter en temps utile.
Les autres cancers du tabagisme, très fréquents et graves eux aussi, sont dus à l’irritation simultanée par les goudrons du tabac et par l’alcool. Ce sont les cancers de la gorge (sur les cordes vocales), de l’oesophage, du haut de l’estomac et de la langue.
L’infarctus du myocarde est une des premières causes de mort en France. Il provient de ce qu’une des artères coronaires, qui irriguent le coeur, est bouchée par du cholestérol, ce qui fait mourir un morceau musculaire du coeur. Il s'exprime par une douleur terrible et un étouffement. L’immense majorité des infarctus qui surviennent avant soixante-dix ans (et souvent dès quarante ans) chez les hommes comme chez les femmes sont dus au tabac. Le cholestérol s’est mis là sous l’effet de la nicotine.
• Les autres maladies provoquées ou aggravées par le tabagisme. L’artériopathie des membres inférieurs provient de ce que les artères des jambes sont bouchées par du cholestérol. Ça commence par des crampes à la marche et ça peut se conclure par l’amputation.
Le diabète est une des maladies les plus fréquentes et le tabagisme augmente de beaucoup ses principales complications : artères bouchées (voir ci-dessus), cécité, défaillances masculines.
L’ulcère du duodénum (à la sortie de l’estomac) est extrêmement fréquent. Ce qui le rend dangereux, ce sont ses récidives. Presque tous les ulcéreux qui fument récidivent. Personne n’aime vomir le sang.
• Les risques pour les foetus et les enfants des fumeuses. La femme enceinte qui fume a un risque accru de fausse couche. Elle doit aussi s’attendre à ce que l’enfant naisse avec un poids insuffisant, à cause de l’effet du tabac sur les artères du placenta.
Les nourrissons exposés aux fumées de tabac ont un risque accru de mort subite, d’asthme, de bronchites et d’otites.
Certaines femmes n’arrivent pas à attendre un enfant tant qu’elles fument. Cela ne signifie pas que les autres femmes doivent compter sur le tabac comme contraceptif.
• Les risques pour les proches, au travail et à la maison Celui qui respire la fumée d’un autre (c’est le “tabagisme passif”) partage avec lui le risque de bronchite et de cancer du poumon, quoiqu’à un moindre degré.
• Les incendies. La plupart des incendies proviennent des fumeurs : par leurs allumettes (entre leurs mains ou entre celles de leurs enfants) ou par leurs mégots, quand ils s’endorment ou quand ils conduisent en fumant après avoir trop bu ou après s’être drogués.
• Passer du tabac au haschisch ou du haschisch au tabagisme guette les collégiens fumeurs. En conclusion, la pollution contre laquelle chacun crie, c’est la pollution par les autres. Pourtant, à côté de la pollution par soi-même, c’est comme alouette et cheval.
Une fois motivé, l’enfant de 11 ans a lieu de savoir d’avance comment viendront les tentations et de préparer sa première cigarette.
Les tentations viendront par les copains et copines. Chez une jolie fille, le geste de fumer est joli. Il donne une contenance. Rappelons-nous que Louis Jouvet disait à ses acteurs embarrassés : « Laissez vos mains au bout de vos bras. C’est encore là qu’elles sont le mieux ! »
Quand tout un groupe fume, celui qui refuse une cigarette va se sentir exclu, sauf s’il est capable de répondre dans un sourire, la tête haute : « Non merci, ça m’ennuierait pour mon sport ! » ou « Non merci, je préfère me shooter aux jus de fruits ! » ou « Je ne me trouve déjà pas beau mais, en fumant, ce serait pire ! »
La première cigarette mérite que les parents en parlent à l’enfant de 11 ans, plutôt que de se mettre la tête dans le sable.
Par exemple : « Pour ta première cigarette, ce sera à toi de décider, et pas à moi de décider à ta place. Moi-même, j’ai choisi de ne pas fumer tous les jours, mais ça m’arrive de temps en temps. Je suis prêt à t’offrir une cigarette et à en fumer une avec toi le jour où tu me la demanderas, pourvu que ce ne soit pas avant tes douze ans, et si possible que ce soit en plein air. »
Pourquoi les douze ans ? C’est l’âge où les collégiens s’entraînent mutuellement à fumer. Si la première cigarette n’est pas fumée en famille, elle le sera en cachette et on sera sorti d’une relation de confiance.
Toutefois, le choix de ne jamais fumer est préférable si l’enfant est asthmatique, diabétique, sujet à la dépression, si l’un de ses parents est alcoolo-dépendant ; et naturellement si c'est le choix spontané de l'enfant.
PARLER EN FAMILLE À L'ADOLESCENT FUMEUR Motiver un adolescent pour cesser son tabagisme.
Tient-il à sa liberté, à ne pas être accroché ?
Choix du moment. Soutien de la famille.
