L'anorexie: maigrir sans limites

L'anorexie: maigrir sans limites


Avant que ce trouble alimentaire ne vienne abîmer la santé de la jeune fille ou la femme atteinte, il faut d'abord le reconnaître.

L'anorexie - l'obsession d'être toujours plus mince -, est un trouble du comportement alimentaire qui débute toujours à l'adolescence et touche les jeunes filles neuf fois sur dix. Cette maladie grave, dont les causes sont mal identifiées, est difficile à traiter et peut aboutir, dans les cas les plus sérieux, à la mort par sous-alimentation.

Les signes à reconnaître
· La maladie survient d'une manière soudaine et sans signe précurseur.
· Il y a évitement partiel ou total de nourriture et une perte de poids.
· La jeune fille anorexique semble indifférente à sa maigreur. Elle se voit toujours trop grosse, ce qui est en contradiction avec la réalité.





· Aux repas, elle choisit les aliments les plus légers et se sert des portions restreintes. Parfois, les périodes de régime strict sont entrecoupées d'accès boulimiques. Elle compense ces excès en se faisant vomir.
· La prise d'aliments est vécue comme une agression et le jeûne comme du plaisir.
· Pour perdre du poids, elle peut se lancer dans des activités physiques démesurées. Souvent rationnelle et intellectuelle, elle obtient fréquemment de bons résultats scolaires.
· Elle éprouve des difficultés à communiquer et évite les relations interpersonnelles. La situation familiale peut devenir une source de conflits.

Les conséquences
· Les mécanismes de la faim et de la satiété sont altérés.
· Il peut y avoir arrêt momentané ou irrégularité des règles.
· Le fait de ne pas manger suffisamment cause de la constipation, que l'anorexique traite souvent par un abus de laxatifs, avec, pour conséquence, une faiblesse musculaire due à la perte de potassium.
· L'amaigrissement s'accompagne de carences nutritionnelles qui se manifestent par une hyperpilosité (duvet sur les bras, le dos et les joues), des cheveux et des ongles cassants et une grande frilosité, de l'insomnie, la chute des cheveux, des pertes de mémoire et une fatigue permanente.
· La perte de poids peut être extrême, jusqu'à 50% du poids normal. Plus les privations sont intenses, plus les conséquences sont importantes: décalcification, ostéoporose, chute de tension, détérioration des organes vitaux comme le coeur et le cerveau et, dans certains cas, la mort.
· Sur le plan psychologique, l'anorexie peut mener à l'anxiété, au repli sur soi, à la dépression, à l'alcoolisme, à la toxicomanie et au suicide.

Un traitement difficile
L'anorexique ne se considère pas malade, d'où la principale difficulté: le refus du traitement. Ce refus pose un réel problème, car la précocité de la prise en charge médicale est un facteur important de guérison et permet d'éviter une atteinte trop grave de l'organisme. Différentes démarches permettent de l'aider:
· une psychothérapie;
· le suivi du poids et de l'état de santé par un médecin généraliste;
· un traitement de longue durée qui repose sur un contrat de prise de poids régulière par lequel la jeune fille s'engage à se réalimenter progressivement;
· dans les cas graves, une hospitalisation est souvent nécessaire pour renutrition par gavage;
· la coupure avec le milieu familial est parfois bénéfique, car elle permet à la jeune fille de nouer d'autres relations et d'avoir la sensation d'exister par elle-même.

Ressources
- Association québécoise d'aide aux personnes souffrant d'anorexie nerveuse et de boulimie, tél.: (514) 630-0907
- Hôpital Sainte-Justine, médecine de l'adolescence, tél. : (514) 345-4721