Quelles formes prend-elle?
Elle peut prendre plusieurs formes :
La négligence :
Faire preuve de négligence envers une personne âgée, c'est NE PAS subvenir adéquatement à ses besoins et ce, au niveau physique, psychologique, affectif et spirituel.
Parfois c'est simplement par manque d'information ou de connaissance sur les soins à donner à la personne âgée.
Cependant, ce peut être aussi par omission volontaire. Une personne omet délibérément de fournir des soins ou une assistance à la personne âgée.
L'âgisme, qui consiste à entretenir et à véhiculer des préjugés négatifs à l'égard du vieillissement et des personnes âgées, constitue également une forme de négligence.
L'abus physique :
Il s'agit de douleurs physiques ou de blessures infligées délibérément et souvent de façon subtile. Ce peut être :
faire tomber une personne âgée dont l'équilibre est instable
abuser des contentions physiques
abuser des médicaments
abuser ou agresser sexuellement
L'abus psychologique ou émotif :
Il s'agit souvent d'agressivité verbale, d'insultes, d'infantilisation. L'isolement, la privation de chaleur humaine, de relations sociales et de spiritualité en sont aussi des manifestations.
L'abus financier :
Il s'agit de la forme d'abus la plus fréquemment rapportée. Ce sont des vols, des détournements de fonds, des procurations frauduleuses, des ventes forcées, des refus de rembourser un emprunt, etc.
De qui parle-t-on?
Des victimes silencieuses.
Aucune personne âgée n'est à l'abri de subir une forme de violence.
Cependant, il semble y avoir plus de risque si la personne est vulnérable ou peu autonome.
Une caractéristique se retrouve pourtant chez la majorité des victimes : le silence.
Silencieuses, pourquoi?
La peur de représailles de toutes sortes.
La peur d'être abandonnées.
La peur d'être la cause d'un conflit.
La méconnaissance des droits et des ressources pouvant leur venir en aide.
Des témoins, eux aussi silencieux.
Très souvent, des personnes de l'entourage savent ou se doutent qu'une personne âgée est victime de violence.
Parce qu'elles ne savent que faire ni à qui s'adresser ou parce quelles craignent d'envenimer la situation, elles aussi gardent le silence, nient le problème, cachent la situation et vont même parfois jusqu'à culpabiliser la victime.
Qui sont les auteurs de cette violence?
Selon les études les plus récentes, l'auteur d'abus ou de négligence à l'égard d'une personne âgée :
est un membre de la famille dans 86 % des cas;
vit avec la victime dans 75 % des cas;
est le conjoint de la victime et prend soin d'elle depuis 9 ans en moyenne dans 40 % des cas et depuis plus de 20 ans dans 10 % des cas.
Même si, dans la très grande majorité des cas, les auteurs de ces comportements violents envers les personnes âgées gravitent dans l'entourage familial de la victime, il peut s'agir aussi :
des aidantes et aidants naturels ou de connaissances;
du personnel soignant d'un établissement ou d'un organisme;
du personnel offrant des services et soins à domicile.
La violence envers les personnes âgées :
un problème complexe et sous-estimé.
De quoi parle-t-on?
La violence envers les personnes âgées se manifeste par une action directe ou indirecte, destinée à contraindre une personne âgée ou à lui porter atteinte physiquement, psychologiquement ou moralement.
Dans tous les cas, quelle qu'en soit la forme et quel qu'en soit l'auteur, elle limite la liberté des personnes qui en sont victimes.
Pourquoi en parle-t-on?
Parce qu'environ 1 % des personnes âgées de plus de 65 ans sont victimes de violence.
Parce que seulement un cas sur cinq serait déclaré.
Parce qu'il est primordial d'être à l'affût de toute situation nous amenant à croire qu'une personne âgée est victime de violence.
Que faire?
Le meilleur ami de la violence, c'est le silence.
Toute personne victime de violence ou de négligence doit se confier à une personne fiable : son médecin, une personne-ressource du CLSC ou d'un organisme communautaire, un ou une amie.
Chercher de l'aide, même si ce n'est pas facile, c'est important.
Toute personne témoin de violence commise à l'endroit d'une personne âgée ne doit pas garder le silence. Elle peut s'adresser à son CLSC pour y trouver tous les conseils et l'aide nécessaire.
Par ailleurs, si la personne âgée court un grave danger, il y a lieu d'alerter la police en composant le 911
Voici une liste de ressources complémentaires qui peuvent fournir de l'aide :
Votre CLSC
La ligne INFO ABUS : 1 888 489-2287
L'AQDR
Le centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes : 1 800 463-2433
Pour les situations d'urgence, composez le 911