Le besoin d'attention
«Il cherche continuellement de l’attention!» Ce commentaire d’adulte à l’égard d’un enfant a presque toujours une connotation négative. L’enfant concerné est perçu comme trop demandant ou trop envahissant. En fait, un enfant a-t-il besoin d’attention? Absolument. Une attention positive lui transmet le message qu’il est important, reconnu, aimé, apprécié.
L’enfant va prendre les moyens qu’il connaît pour obtenir cette attention légitime et qui paraît parfois sans limite; ces façons peuvent prendre des formes allant des plus civilisées, des plus agréables, aux plus demandantes et parfois même aux détestables. En observant le comportement des enfants, on constate d’ailleurs que certains enfants vont préférer qu’on s’occupe d’eux, même sous forme de réprimandes ou de punitions, plutôt que d’être ignorés.
Nous vous suggérons de valoriser les comportements agréables et de réduire l’attention sur les comportements indésirables; c’est facile et efficace. On renforcera donc les comportements qu’on veut lui apprendre en faisant en sorte que l’enfant y trouve une satisfaction, par exemple en lui témoignant de l’affection, en le félicitant. À l’inverse, on ignorera les conduites déplaisantes, celles bien sûr sans danger ni inconvénient majeur; ainsi l’enfant ne trouvera aucun intérêt à maintenir un tel comportement. Ignorer ne veut pas dire être indifférent mais plutôt choisir de s’en désintéresser après une brève mise au point avec l’enfant. Par exemple, si votre enfant crie vous devez l’aviser que vous ne tolérez pas ce genre de comportement et que vous ne lui répondrez pas tant qu’il n’aura pas cessé de crier. Ignorer un enfant sans explication crée un malaise difficile à décoder pour un enfant.
Il faut que l’enfant apprenne à patienter et qu’il comprenne que le parent ne peut pas satisfaire tous ses besoins sur le champ. On lui explique qu’on a compris sa demande et qu’on y répondra sous peu; n’oubliez pas de lui donner alors un point de repère dans le temps, en lui proposant, par exemple, une activité qu’il peut faire en attendant.
Par le passé, on éduquait les enfants en mettant l’accent sur la correction des comportements au détriment de la reconnaissance des conduites positives. Peut-être votre propre éducation a-t-elle été teintée de cette façon de penser? Il vous faut alors faire l’inverse de ce à quoi vous avez été habitué. Cela peut être un défi assez considérable.
Quand on commence à utiliser systématiquement cette approche, il est primordial d’être constant; la partie ignorer peut exiger beaucoup de patience et de ténacité si l’enfant est habitué, à force de harcèlement, à obtenir ce qu’il désire. En d’autres termes, ignorer peut être vu comme «se mettre au neutre», autant dans le ton et le regard que dans les paroles et les gestes.
Évidemment, tout cela concerne le comportement désagréable de l’enfant, et non l’enfant lui-même. Alors, si ce dernier abandonne sa conduite déplaisante et vient vous voir par exemple pour montrer son dessin, ou encore vous rendre un petit service, on le valorisera sur le champ: «C’est un bien beau dessin», «Merci, ça m’aide beaucoup que tu fasses ça». Il est important que le renforcement positif suive sans délai le comportement approprié.
En plus de faciliter le quotidien, le parent qui reconnaît et valorise ce que l’enfant fait de bien, contribuera à développer sa capacité de reconnaître chez les autres ce qu’ils ont de valable. C’est un cadeau pour la vie!
