) Un danger pour la mère ? Dans l’ensemble, il ne semble pas que les cures aient augmenté ou aggravé les infections maternelles.
Jamais observés avec les corticoïdes utilisés seuls, ils ont été rapportés lors d’associations avec des produits destinés à bloquer la survenue des contractions utérines. Il est vrai que l’association est fréquente. Il faut sans doute être prudent en cas de pathologie cardiaque préexistante ou de grossesse gémellaire.
En cas de diabète, il faut tenir compte de l’effet des corticoïdes sur l’équilibre glucidique. En dehors de cette circonstance, il n’y a pas de problème.
Comment sont ils prescrits ?Il faut un corticoïde de synthèse qui traverse la barrière placentaire en conservant ses propriétés chimiques.
Il y a une dose optimale. En dessous, pas d’effet. Au dessus, plus de problèmes sans une meilleure efficacité.
Le protocole le plus souvent utilisé comporte, pour la première cure, deux injections à 24 heures d’intervalle.
Habituellement, on répète les injections tous les 7 à 10 jours. Cette attitude est basée sur des arguments théoriques qui n’ont jamais été remis en question. Le bénéfice de la première cure est certain. En revanche, celui des cures successives fait l’objet d’études encore en cours. En tout état de cause, il devrait être rare d’avoir recours à plus de 3 cures.
De quand à quand ?Il est utile de la pratiquer dès que la prise en charge pédiatrique est envisagée, en général entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée.
Il est sans doute utile d’y recourir si l’accouchement est imminent, même si les meilleurs résultats sont obtenus lorsque la première injection a eu lieu plus de 24 avant l’accouchement.
La corticothérapie se justifie pleinement jusqu’à 34 semaines d’aménorrhée. Entre 34 et 36 semaines, les attitudes diffèrent selon les écoles, allant la non prescription systématique à la prescription systématique en passant par celle aux enfants présentant des risques accrus.
Et dans les circonstances particulières ?Il faut savoir apprécier la réalité de la menace d’accouchement prématuré pour ne pas exposer à la multiplication des cures des grossesses non menacées.
On craint que les corticoïdes ne soient à l’origine d’infections de la cavité utérine.
Bien que ce risque ne soit pas négligeable, il n’est pas suffisant pour faire renoncer aux avantages de la corticothérapie.
On a pensé que les ftus de mère hypertendue avaient peu de risque de détresse pulmonaire. On a aussi craint que les corticoïdes n’augmentent les chiffres tensionnels.
Les études récentes montrent que la maturation pulmonaire garde là aussi son intérêt.
Le risque de déstabiliser un diabète, la constatation d’un effet moindre de la corticothérapie dans ces situations ont fait douter sur son utilité.
Pourtant, le diabète est une situation ou prématurité et immaturité pulmonaire sont plus souvent rencontrées et associées. Un mécanisme d’accélération de la maturité pulmonaire y serait, plus encore qu’ailleurs, bienvenu.
On y rencontre une plus grande fréquence de la prématurité. Les délais entre l’apparition des premiers symptômes et l’accouchement y sont plus courts.
La prescription trouve là sa pleine utilité, et ce au point qu’il a été proposé une prescription systématique aux grossesses triples à partir de 26-28 semaines d’aménorrhée.
Qu’en est il de l’utilisation de ces protocoles en France ?Ils ne sont pas assez utilisés. Au début des années 1990, on estimait à moins de 15% les enfants prématurés ayant reçu une corticothérapie en France. Pourtant plus de la moitié des accouchements prématurés étaient survenus au delà de 24 heures après leur admission, ce qui laissait, théoriquement, le temps de leur prescrire la première cure. On ne dispose pas aujourd’hui de chiffres nationaux, mais on peut penser que 50 à 70 % des enfants nés prématurément bénéficient - et peuvent/doivent bénéficier - de ce traitement préventif.