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| | La technique du «petit moi et grand moi» | |
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Baxter Admin
Nombre de messages : 4249 Age : 50 Localisation : Montérégie, Canada Date d'inscription : 04/04/2006
| Sujet: La technique du «petit moi et grand moi» Lun 31 Aoû - 13:53 | |
| Enfant de trois ans et plus
La technique du «petit moi et grand moi»
Par Johanne Lemieux , travailleuse sociale , Québec, Canada Avec Jean-François Chicoine, pédiatre
L’enfant anxieux risque de voir son développement et ses apprentissages compromis. L’attention, l’autonomie, les rapports avec l’autre, autant de compétences qui sont tributaires des émotions. Voici une technique pour aider l’enfant à surmonter son anxiété.
Les parents d'enfants anxieux se demandent souvent pourquoi leurs enfants ont développé tel ou tel comportement de peur ou de panique. Au-delà de certaines explications dues au tempérament, au style d'attachement ou aux techniques éducatives, autant de bonnes raisons de développer de l'anxiété, la piste des manifestations post-traumatiques doit toujours être considérée.
L'empreinte laissée par une épreuve Un traumatisme, c'est l'empreinte laissée par une épreuve. Comme une blessure physique qui peut être parfaitement guérie et laisser des cicatrices ou des douleurs chroniques, une blessure psychique peut laisser des cicatrices invisibles, mais tout aussi douloureuses. Dans l'univers des épreuves mal assimilées, le sujet peut stagner à l'âge de l'évènement traumatisant, comme si une partie de sa personne avait cessé de grandir au moment où le drame s'est produit. Son cerveau limbique continue d'assister à des entrées et des sorties d'informations si souffrantes pour l'hippocampe qu'elles demeurent ingérables. À la moindre tentative de digestion de la souffrance, l'amygdale cérébrale réagit en force par les fameux «fight, flight, or freeze»: combattre, fuir ou figer.
L'enfant anxieux qui a six ans d'âge physique et six ans d'âge cognitif peut avoir un an d'âge émotif face à certaines situations. Son néo-cortex a progressé, mais sa blessure est toujours là, intraitable ou plutôt difficile à traiter sans intervention extérieure. Nul besoin d'avoir été tenu à la pointe d'un couteau pour demeurer terrorisé par quelque chose: une petite humiliation ou une peur mal réconfortée peuvent avoir laissé chez un enfant parfaitement normal des traces qui peuvent nuire à son fonctionnement et le laisser particulièrement anxieux.
Curieusement, l'épreuve est question de perception, pas de réalité objective: ce qui rend l'évènement souffrant n'est pas son intensité en soi, mais la perception irrationnelle de danger, de culpabilité ou de perte totale de contrôle sur sa vie qu'il peut laisser. | |
| | | Baxter Admin
Nombre de messages : 4249 Age : 50 Localisation : Montérégie, Canada Date d'inscription : 04/04/2006
| Sujet: Re: La technique du «petit moi et grand moi» Lun 31 Aoû - 13:54 | |
| La technique du «Petit moi et du grand moi» On entend souvent dire: «C'est comme si mon fils perdait tous ses moyens lorsqu'il fait une crise de panique». On ne peut pas si bien dire. Un élément déclencheur, ou «situation gâchette» en langage post-traumatique, peut réveiller un souvenir traumatisant, souvent inconscient; l'enfant aura alors les réactions physiques et affectives qui correspondent à l'âge où il les a vécues. Le psychologue Niels Peter Rygaard fait souvent référence à cette notion de la disparité émotive pour expliquer les crises des grands enfants.
Une enfant de 12 ans nous disait: « Quand j'ai peur, c'est comme si j'avais deux morceaux: le petit moi et le grand moi. Le petit moi a très peur et le grand moi n'arrive pas à calmer le petit moi. Alors, le grand moi se décourage et part en laissant le petit moi qui a encore plus peur.»
On doit donc expliquer aux enfants traumatisés comment ils devaient se sentir lorsque l'évènement difficile s'est produit. Dans le cas de la jeune fille d'origine haïtienne, c'est quand sa mère biologique est venue la porter à l'orphelinat à 18 mois. Un évènement n'a pas besoin d'être aussi dramatique pour qu'on ait du mal à le digérer et qu'il suscite, plus tard, de telles manifestations post-traumatiques.
Pour aider l'enfant à gérer, à dépasser cela, le parent dispose de la technique du «Petit et du grand moi».
Mieux contrôler les émotions Favoriser un meilleur contrôle des émotions de panique en aidant l'enfant à identifier la partie de lui-même qui a peur, qui se sent vulnérable et l'autre partie, plus forte, celle qui déborde de ressources.
Contexte d'utilisation Le parent peut utiliser cette technique à la maison. Il s'agit d'expliquer à l'enfant la notion du petit moi et du grand moi puis, tel qu'expliqué plus bas, donner à l'enfant des moyens d'utiliser cette notion pour mieux contrôler ses peurs envahissantes.
Âge d'utilisation À partir de 3 ans ou selon l'âge développemental.
Clientèle cible Enfants anxieux avec perte de contrôle, comportements très régressifs ou en état dissociatif dans une situation de danger réel ou perçu.
Matériel nécessaire Toutou, peluche, figurine poupée, ou objet transitionnel.
Tableau pour dessiner où papiers et crayons de couleur pour que l'enfant dessine lui-même sont petit et son grand moi.
Qui a peur: le petit ou le grand? Le petit et le grand. «Dis, Anne, qui a peur du noir et des bruits, la nuit: est-ce la grande Anne de 10 ans, intelligente, forte et débrouillarde ou est-ce la petite Anne d'un an?»
Il est intéressant de noter que Jonathan Swift, l'auteur des Voyages de Gulliver où défilent tant de petits et de grands, souffrait lui-même d'un attachement insécurisé. | |
| | | Baxter Admin
Nombre de messages : 4249 Age : 50 Localisation : Montérégie, Canada Date d'inscription : 04/04/2006
| Sujet: Re: La technique du «petit moi et grand moi» Lun 31 Aoû - 13:54 | |
| Le parent peut expliquer à l'enfant qu'il est normal pour un bébé de 18 mois de ne pas savoir quoi faire devant des situations incompréhensibles et qu'une toute petite partie de lui-même est peut-être restée pareille à celle d'un enfant de 18 mois. Cette partie reparaît lorsqu'il vit quelque chose qui ressemble à cette situation incompréhensible et désagréable; comme un chemin creusé dans son cerveau, les émotions prennent le même chemin et lui font vivre les mêmes sensations de désespoir qu'à 18 mois.
On propose à l'enfant de choisir un objet qui symbolisera son petit moi: un coussin, un toutou ou une poupée, et on donne à cet objet le surnom de l'enfant. Appelons l'enfant Anne, et son petit moi, Mimi.
On explique à Anne qu'elle seule sait comment et quand se manifeste Mimi, la nuit, par exemple, quand il fait noir, et que papa et maman peuvent la rassurer, elle, mais pas Mimi, car ils ne la voient pas. La seule personne qui puisse rassurer Mimi, c'est Anne.
Comment crois-tu, Anne, pouvoir calmer Mimi? On peut faire des suggestions, seulement si Anne n'a pas d'idée. Le mieux est de laisser à Anne, au grand moi, le pouvoir d'aider l'enfant blessé, le petit moi, qui est terrorisé et sans pouvoir.
On encourage Anne à garder la poupée Mimi auprès d'elle. La nuit, quand Mimi a peur, Anne peut la rassurer, la bercer et lui expliquer qu'il n'y a pas de danger. Anne est elle-même rassurée de posséder ce pouvoir et n'a plus besoin de réveiller ses parents. Elle sait très bien qu'en cas de vrai danger, ses parents accourront. Elle sait aussi qu'il y a des situations pas vraiment dangereuses, mais qui font vraiment peur à Mimi. Heureusement qu'elle est là pour consoler Mimi! | |
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