Grossesse: Comment aider la nature
par Isabelle Roy
Vous tentez d'être enceinte depuis plusieurs mois, sans succès? Lâchez prise. Il existe des solutions.
Il existe certaines méthodes médicales pour aider une femme à devenir enceinte, mais savez-vous que certaines méthodes plus naturelles ont aussi fait leurs preuves?
L'homme a aussi une horloge biologique
Aujourd'hui, l'âge moyen des Québécoises qui donnent naissance à leur premier enfant est de 28 ans. Même s'il est vrai qu'une femme d'environ 25 ans a deux fois plus de chance qu'une femme de 38 ans d'être enceinte chaque mois, les probabilités pour qu'une femme plus âgée devienne mère se montrent assez bonnes. Il ne faut pas oublier qu'un nombre croissant de femmes fondent maintenant leur famille à la fin de la trentaine, voire au début de la quarantaine.
Et, découverte récente, l'homme s'avère moins fertile en vieillissant. Des études ont déjà révélé qu'un homme de 35 ans est deux fois moins susceptible de fertiliser en moins d'un an sa partenaire qu'un homme de 25 ans, et ce, quel que soit l'âge de la femme. Vlan! Les conseils qui suivent s'adressent donc autant à madame qu'à monsieur.
Lâcher prise: le nerf de la guerre
Le meilleur moyen de devenir enceinte est de lâcher prise quant à la question. Puisque l'espérance de vie des femmes est plus élevée qu'avant, on peut maintenant avoir ses enfants plus tard.
Selon Diane Boutin, accompagnante à la naissance et naturopathe, la majorité des clientes qui viennent la consulter au sujet de troubles de la fertilité règlent leur problème au moment où elles décident temporairement de mettre en veilleuse leur projet. «La plupart de ces femmes, dont certaines ont déjà consulté en vain une clinique de fertilité, deviennent enceintes au moment où elles arrêtent de stresser quant au problème. Elles tentent alors de porter leur attention sur des projets de vie autres que leur horloge biologique et leur famille. Un jour, elles se réveillent et... elles apprennent la bonne nouvelle!»
Avant de lâcher prise, on essaie de cerner ses peurs inconscientes. Qu'est-ce qui me pousse à désirer un enfant à tout prix, en ce moment? Est-ce que je me sens suffisamment en sécurité pour envisager une telle expérience de vie? Est-ce que je me considère en santé? Est-ce que je partage ma vie avec le père souhaité? Est-ce que je suis prête à élever mon enfant seule?, etc. «Le fait de se poser ce genre de questions permet de débloquer des émotions quelquefois refoulées », explique madame Boutin. Si on doit régler des problèmes psychologiques plus lourds, comme l'inceste, ou si on n'arrive réellement pas à lâcher prise, on peut avoir recours aux services d'un psychologue.
Quand la physionomie est pointée du doigt
À vérifier: il arrive que des femmes ont un bassin débalancé ou que le col de leur utérus manque d'adhérence à la suite de curetages (dans les cas d'avortements, fausses-couches et traitements antérieurs de cellules précancéreuses). Ces états peuvent nuire à la fertilité. Des consultations en chiropractie ou ostéopathie contribuent à rétablir la situation.
Contrôler son stress par l'activité physique
On ne le dira jamais assez: il faut arriver à contrôler son stress pour devenir enceinte. En plus de réduire la tension, l'activité physique améliore l'approvisionnement en sang dans les organes reproducteurs, régularise le cycle menstruel et encourage la consommation de minéraux, vitamines et autres nutriments naturels. À l'inverse, le fait de s'entraîner plus de trois fois par semaine ou de pratiquer régulièrement des sports violents comme le jogging peut nuire au cycle menstruel. On privilégie donc des activités douces comme la marche, natation, méditation et yoga.
L'alimentation a son rôle à jouer
Autant chez l'homme que chez la femme, plusieurs vitamines et minéraux favorisent davantage la fertilité que d'autres. En voici quelques-uns:
- sélénium: favorise la production d'antioxydants, importants durant le processus de division cellulaire;
- manganèse: essentiel pour l'ovulation et pour la conservation de la santé des testicules;
- vitamine B6: contribue à la fertilité féminine et augmente la quantité de spermatozoïdes dans le sperme;
- acide folique: prévient certaines malformations de naissance du cerveau et de la moelle épinière chez le nouveau-né;
- vitamine E: aide à traiter des cas d'infertilité chez les hommes et les femmes;
- zinc: nécessaire à la production de spermatozoïdes sains;
- fer : l'anémie peut nuire à la fertilité;
- acides gras essentiels (oméga3): importants pour presque tous les systèmes du corps humain, y compris le système reproducteur.
On peut prendre des suppléments vitaminiques, mais n'oubliez pas que le fait d'absorber des aliments frais se présente comme l'option la plus agréable à envisager. On intègre donc les aliments suivants à nos repas quotidiens.
- Fruits (surtout orange, fraise et pastèque crus) et légumes verts (surtout brocoli, épinard et laitue crus): sélénium, vitamine du complexe B (dont acide folique), vitamine C et fer
- Noix et fruits secs: manganèse et fer
- Pains, riz, pâtes de grains entiers et germe de blé: zinc, sélénium, manganèse et vitamine E;
- Viande maigre: zinc, sélénium et fer
- Fruits de mer et poisson: zinc, sélénium et acides gras essentiels (surtout le saumon)
- Légumineuses: manganèse et acide folique
- Oeufs et produits laitiers: zinc et vitamines du complexe B
- Thé (surtout vert ou blanc) : manganèse
- Spiruline: vitamine du complexe B
- Huile de lin: acides gras essentiels
À noter: il est essentiel de s'alimenter sainement, sans chercher la minceur à tout prix. Il arrive en effet que certaines femmes maigres éprouvent des problèmes de fertilité. Le tabagisme, l'excès d'alcool et la prise régulière de médicaments sont aussi des facteurs reliés à l'infertilité.
Un petit coup de pouce de la phytothérapie
Voici trois plantes qui favorisent la fertilité.
Teinture de gattilier
Cette plante à fleurs de la Méditerranée est reconnue pour ses effets sur le système reproducteur féminin. Elle régularise entre autres le cycle menstruel et garde la prolactine à un niveau stable. Une trop grande quantité de prolactine (souvent produite lorsqu'on se retrouve sous tension) peut empêcher l'ovulation.
Teinture de chamaelire doré
Cette plante sauvage d'Amérique du Nord contient de la saponine, une substance analogue à des hormones. Elle se présente comme un tonifiant pour l'utérus et les ovaires.
Teinture de chou palmiste nain
Cette plante nord-américaine est recommandée en tant que tonique nourrissant spécialement pour les systèmes reproducteurs masculin et féminin. Elle favorise l'énergie sexuelle et la fertilité.
Attention! Même si les plantes médicinales sont naturelles, elles peuvent causer du tort si elles sont prises incorrectement. Consultez un naturopathe dûment qualifié avant d'entreprendre tout traitement de phytothérapie.
Rien ne fonctionne? On consulte en clinique de fertilité
Aucune des solutions mentionnées ci-dessus ne fonctionne? Dites-vous que vous n'êtes pas seuls. Entre 10 % à 15 % des couples au pays souffrent d'infertilité, soit environ 330 000 couples canadiens. Prenez le temps de choisir votre clinique de fertilité. Votre conjoint et vous devrez par la suite passer des tests pour cerner la nature de votre problème. L'investigation de base consistera entre autres à analyser l'état de votre ovulation et de vos trompes ainsi que le sperme de votre partenaire.
Des médicaments pour ovuler
Environ 15 % des femmes qui consultent en clinique de fertilité éprouvent des troubles réguliers d'ovulation. Elles réussissent généralement à être enceintes, après avoir pris des médicaments spécialement conçus à cet effet comme le Citrate de clomiphène. Toutefois, ce type de traitement entraîne des effets secondaires comme des vertiges, des nausées et des maux d'estomac.
En dernier recours : insémination artificielle et fécondation in vitro:
Lorsque les causes du problème sont plus complexes, les couples essaient l'insémination artificielle ou la fécondation in vitro.
Dans le cas de l'insémination, les médecins placent un échantillon de sperme dans le col de l'utérus ou à l'intérieur de celui-ci. L'échantillon peut provenir du conjoint ou, si c'est nécessaire, d'un donneur. Les femmes qui reçoivent ce type de traitement prennent aussi des médicaments pour augmenter leur fertilité, même si elles ovulent normalement. Elles éprouvent donc des effets secondaires comme des nausées et de la fatigue.
Les couples font appel à la fécondation in vitro en dernière instance. Cette technique consiste à permettre la fécondation en laboratoire des ovules d'une femme à l'aide de spermatozoïdes du conjoint et à réintroduire les embryons ainsi créés dans l'utérus de la femme.
La plupart des traitements en clinique de fertilité sont assez douloureux et nécessitent un soutien psychologique. Les taux de succès varient considérablement, soit entre 20 % à 40 %. De plus, les traitements de fertilité engendrent un sérieux risque de grossesse multiple et sont assez onéreux. Par exemple, pour une fécondation in vitro, il faut compter 4500 $ environ. Il faut donc planifier son budget et s'armer de patience. Il faut surtout garder en tête son merveilleux projet de naissance!
À noter - Dans 10 % des cas, les médecins sont incapables de trouver la cause de l'infertilité des couples. Il faut alors faire son deuil de devenir parent ou se tourner vers l'adoption, une alternative humaine très intéressante.[/url][/url]
