Aidez-le à se concentrer
« Dissipé », « distrait », « pas assez attentif en classe », les remarques des professeurs ou de l’instituteur restent les mêmes ? Réagissez en aidant votre enfant à se concentrer. Voici quelques techniques qui ont fait leurs preuves.
A votre grand dam et à celui de l’enseignant, vous avez un enfant qui a du mal à se concentrer, bavarde ou rêve en classe. Que faire dans ce cas-là ?! Punir l’enfant pour ses mauvais résultats et son comportement ne règlera jamais le fond du problème... En jargon psy, on appelle la majorité des enfants manquant de concentration scolaire, des « intolérants aux frustrations ». C’est le genre à faire les choses au dernier moment sous la pression, à papoter en classe, à rêvasser et à tout lâcher quand cela devient trop difficile, en se braquant et se démobilisant. Et vous, à part les houspiller - ce qui n’avance à rien -, vous ne savez plus que faire !
Avant tout, il est fondamental de lui faire accepter la frustration. Ces enfants présentent souvent une grande « vulnérabilité aux apprentissages ». Mais, rien n’est perdu, car ces mêmes enfants sont capables de rester concentrés quand l’activité leur plaît ! Regarder un film, jouer de la musique, faire du sport, lire un livre, jouer à un jeu vidéo... Toutes ces activités posent rarement de gros problèmes d’attention. Preuve parfaite que le problème de concentration est bien réel, mais ciblé et sélectif. Votre objectif : faire baisser peu à peu leur seuil d’intolérance aux frustrations. Le principe est clair : on reproduit à l’extérieur ce que l’on connaît chez soi. Donc, pour accepter la frustration engendrée par l’école, il faut la connaître à la maison. Un enfant qui ne suit pas des règles établies chez lui et n’accomplit aucune tâche frustrante n’est absolument pas prêt à affronter les exigences de l’école. Il a donc besoin d’être encadré, d’avoir des limites, des contrats à remplir, car trop d’autonomie pourrait le fragiliser sur le long terme.
Définissez ensemble une liste de tâches quotidiennes incontournables, scolaires et extrascolaires : devoirs à telle heure à tel endroit, sortir le chien ou changer la caisse du chat, ranger sa chambre, mettre le couvert, etc.
Problème de concentration ?Mettez tout ça par écrit en établissant un véritable contrat avec des exigences scolaires pour chaque semaine et leurs éventuelles récompenses.
Récompensez votre enfant au moindre changement ou progrès en invitant un copain ou en le laissant aller au cinéma.
Valorisez le plus petit succès ; c’est très important quand un enfant se situe dans une zone d’échecs. N’hésitez pas non plus à souligner ses points forts : un 16/20 en gym mérite des félicitations, ça l’aidera peut-être à faire des efforts en français.
Sanctionnez les mauvais comportements en classe ou à la maison en supprimant un loisir, les jeux vidéo, la télé, etc.
Acceptez les rechutes, elles font partie du processus normal de changement. Revoyez les étapes pour trouver la faille.
Pérennisez les réussites en faisant un point avec l’enfant chaque soir au début. Pointez toutes les actions positives et faites lui remarquer que le travail bien fait procure des satisfactions.
Aidez-le à s’organiser pour qu’il ne soit pas débordé. Au collège, une heure de travail tous les soirs permet de gérer les devoirs quotidiens et de s’avancer certains jours. Par exemple, un devoir maison pour la semaine prochaine peut se rédiger en trois étapes. Laissez le faire une pause (boire un verre d’eau, se dégourdir les jambes), mais pas dix. Insistez pour que le travail soit la priorité en rentrant de l’école. Regardez son agenda avec lui et encouragez-le à rayer, surligner, cocher les devoirs faits.
Soyez disponible pour qu’il vous récite une leçon ou vous développe les idées de sa future rédaction, tout en le laissant gérer son temps de travail. Passez la tête (souriante) de temps en temps dans sa chambre, pour voir si tout va bien.
Essayez de lui faire comprendre qu’il travaille pour son avenir à lui. Evidemment le choix d’un métier est très aléatoire avant la 3ème, mais le fait d’engranger le plus de connaissances possible permet ensuite un choix plus grand. Définissez ses centres d’intérêt et ses rêves pour demain ; demandez-vous ensemble ce qu’il faut commencer à faire pour les atteindre. C’est normal que le rêve évolue et change même radicalement.
Expliquez-lui que son comportement influe sur l’ambiance familiale et sur vos rapports directs avec lui. Des mauvaises notes, des remarques ou avertissements des professeurs engendrent une tension palpable et parfois des étincelles dans le foyer familial. A contrario, un travail serein, organisé dégage des ondes positives salutaires à tous.
Restaurez sa confiance en lui en tentant de dresser la liste de ses atouts. Rappelez-lui que ses copains et copines ne l’aiment pas uniquement quand il fait le clown en classe. Il peut devenir sérieux en cours sans perdre ses amis. Rassurez-le afin qu’il grandisse et comprenne qu’il y a un temps pour tout dans la vie : pour travailler en classe, pour jouer avec les copains, pour aider à la maison, etc. Et bien sûr, dites lui que vous l’aimez encore et toujours !
