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 Langage: les défis de l'enfant de 5 ans

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Baxter
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MessageSujet: Langage: les défis de l'enfant de 5 ans   Langage: les défis de l'enfant de 5 ans EmptyJeu 31 Aoû - 19:49

Langage: les défis de l'enfant de 5 ans

Lorsque l’enfant fait son entrée à l’école à l’âge de 5 ans, il aborde un monde où le langage joue un rôle prédominant. La maîtrise de cet outil l’aidera grandement à cheminer dans ce nouvel environnement. En classe de maternelle, l’enfant écoutera des histoires, exécutera des consignes, apprendra des chansons, inventera des scénarios, échangera avec ses pairs pour réaliser un projet commun ou pour régler des conflits et commencera à se familiariser avec l’univers de l’écrit, en apprenant les lettres de l’alphabet par exemple.

On s’attend généralement à ce qu’au moment de l’entrée en maternelle, l’enfant maîtrise suffisamment le langage afin de répondre à toutes les attentes énumérées ci-dessus. Pour ce faire, l’enfant doit pouvoir comprendre une variété de messages et s’exprimer de façon intelligible, c’est-à-dire que les énoncés qu’il émet doivent être facilement compris par tous les interlocuteurs auxquels il s’adresse. Certaines erreurs de prononciation peuvent encore subsister, mais elles ne nuisent pas à la clarté du message.

L’enfant doit également pouvoir produire des phrases complètes et complexes de façon à pouvoir expliquer, argumenter ou raconter de façon efficace. Son vocabulaire doit être précis et varié et doit inclure une variété de concepts, comme ceux de lieu, de temps ou de quantité, afin de pouvoir bien comprendre les consignes qui lui sont données. Il doit aussi avoir développé de bonnes habiletés d’écoute et comprendre que les messages adressés au groupe le visent également. L’enfant qui aura fréquenté la garderie aura vécu certaines expériences mettant en jeu ces habiletés, mais le nombre beaucoup plus important d’enfants par classe à la maternelle (vingt enfants pour un enseignant) entraîne des contraintes importantes à ce niveau.

Plus de mots, moins de contexte
Le langage de l’école diffère en plusieurs points de celui plus familier de la maison ou même de la garderie. Comme nous l’avons vu précédemment dans le cas du jeune enfant, la compréhension du langage débute en s’appuyant très fortement sur le contexte. Plus l’enfant développe ses habiletés langagières, plus il lui sera facile de saisir des messages uniquement linguistiques où le contexte ne joue que très peu de rôle. C’est ce qui arrive souvent à la maternelle, mais encore davantage lors des cycles scolaires subséquents.

Prenons par exemple la routine de la collation. À la maison, cette activité peut souvent se dérouler sans un échange verbal soutenu. L’enfant dira qu’il a faim, le parent lui offrira quelque chose à manger et l’enfant retournera à son activité en apportant la collation, ou alors ira s’asseoir à l’endroit prévu à cette fin. En classe de maternelle, quand arrive l’heure de la collation, l’enseignante émet habituellement une série de consignes afin de gérer cette activité, comme: «Bon, les amis, rangez vos crayons dans votre étui. Mettez votre étui et votre cahier dans votre casier. Ensuite vous irez chercher votre boîte à lunch et vous vous assoirez à votre place. N’oubliez pas d’aller vous laver les mains avant de manger et d’essuyer votre table après.». Lors des premières semaines de septembre, ce message pourra lui apparaître un peu déroutant. Pourquoi? Parce que l’enfant ne connaît pas encore le contexte entourant cette activité. Il ne sait pas à quoi s’attendre et ne peut se fier qu’aux explications de l’enseignante pour comprendre ce qu’il doit faire.

L’enfant qui présente de bonnes compétences langagières peut donc s’appuyer sur ces dernières pour réaliser les tâches que l’on attend de lui à l’école, puisque la plupart du temps, les activités sont d’abord présentées de façon orale. Le soutien visuel ou gestuel (démonstration) facilitera beaucoup la compréhension chez les enfants de cet âge, surtout quand la tâche à réaliser est longue (plusieurs étapes), complexe ou nouvelle.

Les habiletés langagières sollicitées à la maternelle
On s’attend aussi à ce qu’un enfant de maternelle présente de bonnes habiletés de communication et qu’il puisse exprimer une variété de contenus au moyen du langage. Il doit être capable d’expliquer un événement de façon claire, c’est-à-dire en respectant la séquence, en donnant suffisamment de détails (mais pas trop), en utilisant des termes précis et en tenant compte des connaissances de son interlocuteur ou même de son public. Cette habileté sera sollicitée entre autres à la période de la causerie quand les enfants sont invités à raconter leur fin de semaine ou à présenter un objet, mais également dans une variété de situations quotidiennes (petit bobo, objet égaré, conflit avec un pair) où de bonnes habiletés de langage et de communication peuvent parfois prévenir de petits drames…

La capacité d’argumenter permet à l’enfant d’exercer ses habiletés au plan de la négociation, habileté essentielle à la survie en société s’il en est une… À cinq ans, l’enfant n’en est qu’à ses premières armes en ce domaine (c’est un très long apprentissage et souvent, la participation d’un médiateur adulte s’avérera nécessaire), mais il doit tout de même pouvoir minimalement défendre son point de vue, même si c’est de façon maladroite (C’est pas moi!). Au plan linguistique, la capacité d’argumenter exige la maîtrise de formes linguistiques complexes, comme la référence pronominale (c’est lui, c’est eux, c’est pas nous!), la causalité (c’est parce que…) ou la conséquence (là si ça continue…). L’enfant malhabile au plan du langage est à risque de vivre plus de frustrations lors de telles situations et de n’avoir pour recours que l’agir (bang!) pour régler les situations conflictuelles.

Une autre des habiletés langagières fréquemment sollicitée en classe de maternelle est la capacité de raconter. Cette habileté se développe entre autres au contact des livres et des histoires, lesquelles sont habituellement bâties autour d’un schéma narratif précis. La première partie du récit est la mise en contexte. C’est le moment où l’on présente les principaux personnages, le lieu et le moment de l’action ainsi que la situation de départ. Par exemple, le petit chaperon rouge qui veut apporter des galettes et un petit pot de beurre à sa grand-mère. Un événement déclencheur (la rencontre du loup) vient modifier l’intention de départ; par la suite, l’histoire se déroule en fonction des diverses réactions des personnages, pour enfin se conclure sur une résolution, heureuse ou malheureuse, de la situation. L’enfant qui est familier avec la structure du récit parviendra plus facilement à anticiper le déroulement d’une histoire, ce qui lui conférera un avantage certain lorsqu’il abordera la lecture, puis l’écriture de textes narratifs. Bien avant l’enseignement formel du langage écrit qui débutera en 1re année, le développement des habiletés narratives à l’âge préscolaire jette les bases essentielles à cet apprentissage et est donc à encourager fortement.

La conscience du langage ou quand le langage devient objet d’apprentissage
Un autre aspect du langage qui émerge de façon significative à l’âge préscolaire est la capacité de réfléchir sur le langage, ou la compétence métalinguistique. Celle-ci survient lorsque l’enfant parvient à se détacher du sens attaché à un mot pour réfléchir sur sa forme. Un exemple classique est celui de l’enfant qui déclare qu’un train est un mot long parce qu’il a beaucoup de wagons. Manifestement, cet enfant n’arrive pas encore à laisser de côté le sens du mot lorsqu’il fait cette réflexion. Cependant, l’enfant qui dira que locomotive est un mot long parce qu’il a beaucoup de lettres témoigne d’un bon éveil métalinguistique.

Les habiletés de conscience linguistiques qui apparaissent les plus intimement liées à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture sont celles liées à la conscience du son, soit la conscience phonologique (du grec phono = son). Trouver un mot qui commence par la même lettre que son prénom, remarquer que deux mots riment, faire des jeux de mots en se basant sur des consonances semblables sont autant de manifestations des habiletés phonologiques. Ces activités font partie prenante des activités de la maternelle et devraient également être encouragées à la maison. Je me souviens que lorsque nous étions petits, mon père s’amusait à changer des mots dans nos chansons préférées en se basant sur des syllabes semblables, ce qui nous faisait bien rire tout en éveillant chez nous cette conscience du langage qui nous fut subséquemment un atout très précieux.

Pourquoi mettre tant d’emphase sur la conscience phonologique? Parce que notre langue s’écrit selon un système alphabétique, contrairement au chinois (un mot = un symbole) ou au japonais moderne (système syllabique). Et l’unité de base d’un système alphabétique, c’est le son. Être capable de découper un mot en sons s’avère donc essentiel (mais pas suffisant, du moins dans notre système imparfait basé sur un alphabet hérité des Romains) à l’apprentissage du code écrit d’une langue comme le français. L’enfant qui comprend que le mot escalier ne commence pas par la lettre S mais bien par le son [è] aura déjà une longueur d’avance quand arrivera le temps d’apprendre à lire ou à écrire, tout comme celui qui, réalisant que mouton rime avec savon, pourra plus facilement identifier la ressemblance écrite de la fin de ces deux mots.

Enfin, devrait-on s’inquiéter si un enfant de maternelle inverse des lettres, écrit de droite à gauche ou omet des lettres lorsqu’il copie des mots? Pas du tout. Ces comportements font partie du développement normal des habiletés d’écriture, tout comme on ne s’attend pas à ce qu’un enfant de deux ans puisse répéter anticonstitutionnellement sans se tromper. C’est en développant de bonnes habiletés langagières, en s’intéressant aux livres et aux histoires et en manifestant un éveil au plan de la conscience phonologique que l’enfant nous signale qu’il est en train de se constituer des bases solides en vue de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, et c’est davantage sur ces aspects qu’il convient de le stimuler afin de le préparer à affronter ce beau défi.
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