Aide aux devoirs : 7 leçons pour les parents
Des écoliers butés, dissipés et des mères au bord de la crise de nerfs, Marie-Claude Béliveau en reçoit en consultation chaque jour depuis 20 ans à l'hôpital Sainte-Justine. Quand rien ne tourne rond en classe ou à la maison, c'est au cabinet de la volubile psychoéducatrice et orthopédagogue qu'aboutissent certains enfants et parents en quête de solutions.
1. Établir une routine. Convenir avec l'enfant d'une heure pour faire ses devoirs et ne jamais y déroger, sauf dans des cas particuliers. «Une fois qu'on sait à quelles activités parascolaires notre enfant va participer, il faut prévoir et organiser l'horaire en conséquence.»
2. Travailler dans un lieu désigné. Notre futur diplômé a besoin d'un endroit bien à lui pour faire ses devoirs. «C'est sûr qu'on aime mieux l'avoir près de soi, surtout quand il est en première année, mais la cuisine est un endroit trop bruyant et trop distrayant. L'idéal, c'est sa chambre.»
3. Le laisser s'installer. «Encadrer un enfant, c'est l'aider à s'organiser dans le temps et dans l'espace. On ne lui rend pas service quand on ouvre son sac d'école et qu'on sort toutes ses choses à sa place. Même si ça va plus vite... »
4. Ne pas s'ingérer. «Au deuxième cycle du primaire, les parents n'ont pas à regarder tous les jours si les devoirs ont été faits. Vérifier de temps en temps, oui, et surtout par intérêt, pour voir ce que leur enfant fait. La clé : éviter l'intrusion et le contrôle dans les devoirs.»
5. Encourager l'autonomie. Dès qu'il est capable de lire les consignes, l'enfant devrait faire ses devoirs tout seul. «Plus le parent reste à côté de lui, plus l'enfant s'attendra à l'avoir à ses côtés tous les jours (et parfois même l'exigera). C'est correct de faire des bouts de devoir avec lui, mais il faut l'habituer à être autonome, et il est tellement plus fier de toute façon quand il réussit par lui-même.»
6. Le laisser assumer. «Pour faire de l'enfant un être responsable, on doit le laisser subir les conséquences de ses gestes. Les parents qui retournent chercher ce que leur enfant a oublié ne l'aident pas. Il faut l'habituer à se responsabiliser, sinon il devient passif.»
7. Ne pas faire ses devoirs pour lui. «Quand il vous appelle à la rescousse, attention à ne pas lui donner tout cuit dans le bec... Au lieu de cela, on peut lui suggérer de relire la consigne, de retourner voir dans son livre, d'appeler un ami. L'important, c'est de ne pas tout lui remâcher. Pour le dépanner, on peut lui proposer un exemple, une façon d'aborder le problème, pas le lui expliquer de long en large. Ça, c'est le job du prof.»
En conclusion, les parents doivent s'intéresser à la scolarité de leurs enfants et leur montrer que ce qu'on enseigne à l'école leur servira plus tard. «C'est important qu'ils puissent faire des liens. Écrire, ça sert à communiquer. On peut leur suggérer de rédiger une lettre. Et on peut faire nos comptes devant eux pour qu'ils voient que les maths, c'est bien utile même s'ils trouvent ça plate !»
Mme.Béliveau Md.Pédo-psychiatre à l'hôpital Ste-Justine Mtl ( Hôp enfant)
