De quoi se compose le lait maternel

De quoi se compose le lait maternel



Au fur et à mesure du temps, la composition de votre lait va se modifier afin de s’adapter aux besoins alimentaire de votre bébé.

Le premier lait est appelé colostrum. Il est riche en vitamines, protéines, sels minéraux et en anticorps. C’est un lait jaune et épais, facile à digérer pour votre bébé et très nourrissant.
Ce lait deviendra ensuite vers le 4ieme jour 'lait de transition'. Il s’appauvri en protéines mais s’enrichi en lactose (sucre), en graisse et en calcium. C’est un lait fluide et orangé.
Enfin, le lait devient vers le 14ieme jour ' lait mature', bleuté et légèrement translucide.

Le lait maternel ne se modifie pas seulement avec le temps mais aussi au cours des tétées.
En début de tétée, le lait maternel est clair, fluide et riche en glucide et en eau afin d’apaiser la faim de bébé. Par contre, en fin de tétée, le lait est plus épais et devient plus riche en graisses et en protéines afin de rassasier votre bébé, de favoriser sa croissance et de neutraliser l’acidité des sucres.
Ainsi, le lait maternel est l’aliment qui s’adapte le mieux à votre enfant avec tous les éléments nécessaires et en bonne proportion pour son développement.

L'allaitement maternel


Enfants : 0-2 ans

Tous les organismes de santé s'entendent sur le fait que l'allaitement maternel est le meilleur mode d'alimentation pour le nourrisson. La promotion de l'allaitement maternel figure d'ailleurs parmi les principaux objectifs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de Santé Canada depuis 1978. À l'heure actuelle, l'OMS recommande l'allaitement exclusif jusqu'à 6 mois environ, suivi de l'allaitement mixte avec aliments complémentaires jusqu'à l'âge de 2 ans et plus, comme méthode optimale d'alimentation des nourrissons et des tout-petits. Selon des statistiques canadiennes récentes, 75 % des mères commencent à allaiter à l'hôpital, mais 60 % d'entre elles allaitent encore au 3e mois et 30 % au 6e mois. Les tendances d'allaitement sont plus faibles au Québec.

Les recommandations canadiennes actuelles concernant l'allaitement maternel sont :

1. Promouvoir le recours exclusif à l'allaitement au sein du nourrisson pendant au moins les quatre premiers mois après la naissance.

2. Donner un supplément de vitamine D à tous les bébés nourris au sein, depuis la naissance jusqu'à ce que le régime alimentaire procure une source de vitamine D (vitamine soleil).

3. Lait maternisé comme 2e choix (enrichi en fer dès la naissance).

4. Ne pas donner de lait de vache avant 6 mois ou l'offrir lorsque le tiers de l'énergie est fourni par des aliments solides (idéalement, ne pas donner avant 1 an).


Les avantages de l'allaitement maternel

A. Nutritionnels

Par rapport au lait de vache :

- Le lait maternel est mieux adapté aux besoins de l'enfant de par sa composition (protéines, lipides, glucides et minéraux) et du fait d'une meilleure disponibilité des nutriments en général.

Par rapport aux laits maternisés :

- Les laits maternisés se comparent au lait maternel au niveau de la teneur en protéines, glucides et lipides, mais certains nutriments sont présents en plus grande quantité pour compenser leur faible absorption.

B. Immunologiques

Fréquence réduite des infections :

- L'allaitement maternel protège contre les infections gastro-intestinales et respiratoires et réduit les risques d'otite moyenne. Les nouveau-nés nourris au sein pendant au moins 13 semaines ont sensiblement moins d'infections gastro-intestinales et respiratoires pendant la première année de vie que ceux nourris avec des préparations lactées. Ceux qui sont nourris exclusivement au sein pendant au moins 16 semaines ont pour leur part moins d'épisodes d'otite unique ou récidivante pendant la première année de vie. Le risque d'otite moyenne aiguë diminue avec l'allaitement d'une durée minimale de 3 mois.

Prévention des allergies :

- L'allaitement maternel exclusif pendant au moins 4 mois semble avoir un effet protecteur sur les nourrissons susceptibles de développer des allergies en raison de leurs antécédents familiaux. Cet effet protecteur n'a pas lieu chez les nourrissons qui n'ont aucuns antécédents familiaux.

C. Physiologiques

Le lait maternel est adapté aux besoins de l'enfant en termes de composition et volume.

L'allaitement maternel entraîne une rétraction utérine plus rapide et il facilite la perte de poids en puisant dans les réserves de gras accumulées pendant la grossesse.

Il procure une sensation relaxante

D. Psychologiques

Le contact physique mère-enfant est très satisfaisant.

La mère ressent la satisfaction de donner une alimentation optimale à son enfant.

E. Économiques et «pratico-pratiques»

L'allaitement maternel est généralement plus économique, mais cela varie selon le matériel nécessaire à l'allaitement et le choix des aliments.

La mère a plus d'aisance et de facilité à se déplacer à l'extérieur de la maison avec le bébé.


Les désavantages de l'allaitement maternel

Exige une plus grande disponibilité de la mère en temps et en énergie. Il faut entrevoir l'allaitement avec humour et patience. La production de lait se stabilise après environ 6 semaines. Après cette période, il devient plus facile pour la mère de tirer son lait afin de prendre plus de temps libre et de partager l'heure du biberon avec papa.

Moins grande participation et proximité du papa avec le bébé.


En terminant, quelques mots sur l'alimentation de la mère allaitante. Pour des raisons de santé et d'énergie, la qualité du régime alimentaire de la mère est importante. Si la mère se nourrit bien, elle n'a pas besoin de suppléments en vitamines ou minéraux. Ce n'est surtout pas le temps de suivre un régime hypocalorique pendant l'allaitement. Il faut généralement un apport calorique additionnel de 500 calories pour la maman allaitante et elle brûle environ 1000 calories par litre de lait produit (bilan négatif = perte de poids). Un régime hypocalorique risquerait de diminuer la production de lait en plus de diminuer l'énergie de la maman, causant de la fatigue accumulée et, éventuellement, l'abandon de l'allaitement.

par Nathalie Jobin, nutritionniste