Tu fugues...et après ?
44 642 personnes signalées comme disparues en France pour l’année 2000. Le ministère de l’Intérieur a dévoilé un nouveau dispositif pour renforcer la rapidité et l’efficacité des recherches qui, dans 77 % des cas, concernent des fugues de mineurs...
C’est l’occasion de faire le point sur la fugue des mineurs, un acte souvent incompris, toujours révélateur d’un malaise…
Fil Santé Jeunes et Paris ados services ont bien voulu répondre à quelques questions...
Quelles raisons poussent à faire des fugues ?
Bien plus que les chagrins d’amour ou les difficultés psychologiques, ce sont en grande majorité les conflits familiaux (conflit d’autorité, incompréhension…) provoquant un ras-le-bol, une situation invivable, qui incitent à fuguer.
Comme le conflit n’est pas formulé, cela entraîne une obligation d’agir, l’action choisie étant la fugue. Cela éloigne un temps le problème mais la récidive est possible surtout quand le problème n’est jamais mis à plat.
La fugue est la manière choisie par la personne pour exprimer son mal-être. C’est son mode de fonctionnement à elle. Certains arrivent à piquer une crise, à montrer directement leur colère à leurs parents, d’autres non. Mais la plupart du temps, sauf dans les cas plus graves de maltraitance par exemple, c’est "juste" une difficulté de négociation et/ou de communication.
Que se passe-t-il en cas de fugue ?
C’est la brigade des mineurs qui a pour mission de rechercher et de retrouver les fugueurs de moins de 18 ans. Après, c’est au cas par cas, soit elle ramène la personne qui a fugué chez ses parents, soit elle le place en dehors de sa famille dans un lieu d’accueil quand c’est jugé nécessaire (quand il y a maltraitance par exemple). Il existe aussi des structures spécialisées comme Paris Ados Services, qui proposent un hébergement provisoire et des réunions parents/enfants/éducateurs.
Un exemple de service spécialisé : Paris ados services
C'est un service d’écoute et d’hébergement. Il a été créé à la demande du parquet des mineurs et de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Il accueille en majorité des mineurs en fugue mais aussi de jeunes majeurs (jusqu’à 21 ans) en difficulté, qui n’ont pas eu de suivi administratif ou judiciaire. C’est donc leur première fugue, leurs premières galères.
Les services proposés sont :
- L’accueil, le bilan et l’orientation
- La mise à l’abri, l’hébergement et l’accompagnement Les fugueurs peuvent être accueillis jusqu’à 24h dans l’anonymat. Mais au bout des 24 heures, le centre est tenu de prévenir les parents (c’est la loi).
Ensuite, il y a un entretien de médiation familiale au terme duquel une décision est prise :
- Le centre décide de garder le fugueur encore quelque temps histoire qu’il puisse faire le point, prendre du recul
- Parfois suite à l’entretien, il y a accalmie et donc retour en famille
- Enfin, le centre, en accord avec le parquet des mineurs, peut être amené à faire appel à l’autorité de l’Etat quand les parents ne sont pas très coopératifs.
Paris Ados Services
3 rue André Danjon (19e)
01 42 40 20 42
Fil Santé Jeunes
0 800 235 236
