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 «J'étais amoureuse d'un homme qui me battait»

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Baxter
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MessageSujet: «J'étais amoureuse d'un homme qui me battait»   «J'étais amoureuse d'un homme qui me battait» EmptyJeu 13 Sep - 17:20

«J'étais amoureuse d'un homme qui me battait»

Pendant plus d'un an, Julie a été terrorisée et brutalisée par son chum. Elle raconte comment ce genre de choses arrivent.

Il y a quelques années, je suis tombée éperdument amoureuse d'un homme qui s'est révélé être un monstre. Je suis restée avec lui pendant un peu plus d'une année, tout au long de laquelle il m'a battue, humiliée, terrorisée. Aujourd'hui, je vais beaucoup mieux, mais je tiens à raconter mon histoire car je suis excédée d'entendre dire que les femmes battues sont de pauvres filles, assez stupides pour rester dans une situation semblable alors qu'elles pourraient simplement quitter leur bourreau. Comment les gens peuvent-ils juger de ce qu'ils ne connaissent pas? Savent-ils combien c'est difficile de partir quand on n'a plus la moindre miette de confiance en soi et qu'on vit dans la terreur au quotidien?

Étais-je à ce point idiote? Je ne sais pas... Ce dont je suis certaine, en revanche, c'est que j'étais une jeune fille de 18 ans bien fragile et naïve. On dit souvent que les peines d'amour de jeunesse sont vite oubliées. C'est faux. De 16 à 18 ans, j'ai connu plusieurs histoires désastreuses, qui m'ont profondément blessée. Moi qui étais si avide d'amour, je me faisais constamment rejeter, niaiser, flouer. Résultat: j'étais de plus en plus vulnérable, j'allais de plus en plus mal. Finalement, j'ai abandonné le cégep en plein milieu de l'année. J'ai trouvé un travail de caissière et je me suis mise à sortir beaucoup, notamment avec des filles «peu fréquentables». C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Jean.


C'est fou, parce que les filles présentes ce soir-là étaient toutes plus belles les unes que les autres et que cet homme n'a eu d'yeux que pour moi. On dirait que les manipulateurs de ce genre repèrent très vite leur proie. Il n'a pas cessé de me faire des compliments. Et moi, j'étais aux anges: enfin quelqu'un qui s'intéressait à moi!

Mes copines m'ont alors renseignée sur sa réputation de tombeur et prévenue contre lui. Je suis passée outre. Je l'ai revu à quelques reprises, et on a commencé à sortir ensemble. Il s'est mis à avoir des sautes d'humeur et à se montrer agressif; puis je me suis rendu compte qu'il ne travaillait pas. Je me demandais de quoi vivait un tel fêtard et comment il payait son appartement luxueux du centre-ville. C'était louche, mais je n'osais pas me l'avouer. Je ne voulais surtout pas que mon conte de fées s'achève. Alors je lui inventais toutes sortes d'excuses. Peut-être était-il stressé, fatigué, etc.

Deux mois et demi plus tard, mon père est tombé sur une de nos conversations téléphoniques, enregistrée par hasard sur la boîte vocale. Outre le fait qu'il se posait certainement des questions sur ce chum qu'il n'avait jamais vu, alors que j'habitais encore sous son toit, il m'a confié que la voix de Jean l'avait secoué. «Ce gars-là a une voix de bandit; elle me donne des frissons», m'a-t-il dit, m'enjoignant de ne plus le voir, de cesser de découcher et de reprendre une vie normale. Malheureusement, ses mises en garde n'ont pas eu le résultat escompté. Au contraire, j'ai fait mes valises en un tournemain et j'ai emménagé chez Jean. Ma mère m'a appelée, en larmes, la semaine suivante. Je l'ai rassurée cette fois-là... comme les fois d'après, lorsque j'allais rendre visite à mes parents, de temps à autre. Même dans les pires moments, je jouais la comédie et j'affirmais que tout allait bien. Je voulais leur montrer que j'étais capable de m'en sortir seule. Et puis, j'avais tellement honte...

En fait, la relation s'est dégradée dès l'instant où nous avons habité ensemble. Chose étrange, il a tout de suite laissé tomber la gentillesse, les compliments, les attentions qu'il avait à mon égard. Et il est devenu violent. Je me souviens très bien d'une de nos premières disputes. Ça faisait un mois que j'avais emménagé chez lui. C'était le soir de mon anniversaire, et il n'avait rien prévu, ni cadeau ni sortie. J'ai commandé un souper, que j'ai payé. Au cours du repas, on s'est chamaillés, et il a renversé la table sur moi.
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MessageSujet: Re: «J'étais amoureuse d'un homme qui me battait»   «J'étais amoureuse d'un homme qui me battait» EmptyJeu 13 Sep - 17:21

Ensuite, c'est allé de mal en pis. Au début, il avait des sautes d'humeur: il m'engueulait à pleins poumons et me traitait de tous les noms. Mais il a rapidement commencé à me frapper: ç'a d'abord été des claques et des coups de pied, puis des objets lancés à la volée et des coups de poing. Je me souviens précisément d'un soir où il m'a tellement battue que j'en ai été défigurée. Là, il a paniqué et m'a interdit de sortir. Je suis restée cloîtrée dans la chambre pendant deux semaines, sans voir personne. Quelle détresse! Je me sentais si seule au monde. Je ne comprenais pas comment j'en étais arrivée là, où était mon ancienne vie, mes parents, mes amis. Je voulais mourir.

Qu'est-ce qui fait qu'on reste, alors? D'abord, il y a l'espoir que ce sera passager, que ça va s'arranger, que notre histoire va marcher. Car je l'aimais, cet homme-là! Il pouvait être adorable, lorsqu'il n'était pas agressif. Alors, j'espérais... d'autant plus qu'il semblait désolé après m'avoir frappée. Il pleurait, s'excusait, implorait mon pardon, jurait qu'il ne recommencerait plus, me déclarait qu'il m'aimait, qu'il était perdu sans moi. Puis, il a fini par me parler de lui, de son enfance difficile, de la mère qu'il n'avait pas connue, de son père qui le battait sauvagement. Par conséquent, l'idée même de le quitter me culpabilisait. Il faut dire que c'était un manipulateur admirable et un grand séducteur. Il mentait en permanence et arrivait toujours à tourner la situation à son avantage. Je n'étais d'ailleurs pas la seule à succomber à son charme: tout le monde l'adorait et me disait quelle chance j'avais de sortir avec lui.

Il y a aussi la peur qui m'a empêchée de partir. La peur qu'il me retrouve et me fasse du mal si je partais, la peur qu'il mette ses menaces à exécution: s'en prendre à mon petit frère et dévoiler à mes parents que leur fille se prostituait. Car ça aussi, il l'avait obtenu de moi. Au début, ce devait être temporaire – pour l'aider à rembourser ses dettes, prétendait-il. Ensuite, ç'a été pour vivre. Et dès que je lui disais que je souhaitais arrêter, il se mettait à hurler et à me rouer de coups.

Une autre peur me paralysait aussi. C'était la peur du vide et l'intime conviction que je ne ferais rien de mieux sans lui. Il est vrai que j'avais peu confiance en moi, mais j'avais tout de même du caractère et, au début, je lui tenais tête. Sauf que, après quelques mois passés avec lui, je ne réagissais plus. Je craignais tellement de déclencher sa colère que je n'osais plus le contredire, affirmer une opinion ou même parler. Quant à mon estime de moi, il n'en restait plus une miette. Il m'humiliait tant -notamment en public -que j'avais fini par croire ce qu'il me clamait: que j'étais une imbécile, une incapable, une ignorante, une bonne à rien, etc. Je n'imaginais donc pas que je pouvais recommencer ma vie toute seule. J'étais déjà tellement isolée.

Cela dit, j'ai quand même fini par le quitter. Les deux premières fois, je suis revenue au bout de quelques jours, mais la troisième a été la bonne. C'était après le Nouvel An. À l'occasion de cette fête justement, il m'avait fixé rendez-vous chez des amis. Mais il n'est jamais venu et il a découché sans fournir d'explications. Ç'a été le début de la fin. Je suis partie quelques jours chez mes parents (qui étaient en voyage) pour faire une pause. Là, il m'a téléphoné, on s'est querellés. Il était hyper violent et il a menacé de me rejoindre. J'ai paniqué. Je craignais qu'il vienne et détruise tout, alors j'ai appelé la police et porté plainte. Après le départ des policiers, il est arrivé. Il était tout sucre tout miel, il s'est excusé de s'être emporté, etc. Je me suis encore fait avoir et je suis repartie avec lui.


Le lendemain, j'ai téléphoné au poste pour retirer ma plainte, mais on m'a répondu que je devais me présenter en personne pour le faire. J'y suis allée et j'ai rencontré une inspectrice. C'est elle qui m'a sauvé la vie. Je lui ai tout raconté. Elle m'a fait prendre conscience qu'on ne pouvait pas aimer quelqu'un dont on avait si peur. «Tu es jeune. Réalises-tu que tu mets ta vie en danger?, m'a-t-elle demandé. Tu n'as aucune raison de rester là. Va-t'en pendant qu'il est encore temps, pendant que tu as encore quelque chose de vivant en toi.» J'ai donc quitté Jean et j'ai recommencé ma vie. Le deuil a été extrêmement long et douloureux. J'ai suivi une thérapie durant plusieurs années pour pouvoir évacuer toute la haine que je ressentais à son endroit et à l'égard du monde entier - y compris mes parents, à qui j'en ai longtemps voulu de ne pas m'avoir protégée. Et j'ai essayé de me reconstruire, ce que je continue de faire, sept ans plus tard, tant les séquelles sont importantes. Mais je m'en suis sortie. Et c'est la preuve que c'est possible.

par Kenza Bennis
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