Tampons hygiéniques et cancer
Au cours des dernières années, des courriels ont circulé concernant la présence d’amiante et de dioxines dans les tampons hygiéniques fabriqués aux États-Unis. Les preuves scientifiques disponibles n’appuient aucunement ces rumeurs.
Le courriel prétend que…
Les fabricants de tampons hygiéniques ajoutent de l’amiante à leurs produits dans le but de provoquer un saignement excessif et de vendre plus de tampons.
L’industrie des tampons hygiéniques croit que les femmes doivent avoir un produit blanchi pour le croire pur et propre. Le processus de blanchiment laisse de la dioxine en quantités toxiques dans les tampons.
La Dre B. S. Katzenellenbogen, professeure de physiologie moléculaire et d’intégration ainsi que de biologie cellulaire et structurale, appuie cette affirmation.
Ce que la science nous dit
La Food and Drug Administration (FDA) américaine réglemente la sécurité des dispositifs médicaux, y compris celle des tampons hygiéniques. La FDA ne possède aucune preuve sur la présence d’amiante dans les tampons, ni de données rapportant une augmentation du saignement associé à l’utilisation des tampons. Selon le Dr Philip Tierno Jr., MD, chef de microbiologie et d’immunologie clinique au New York University Medical Centre et expert en matière de sécurité des tampons hygiéniques, ces allégations sont absurdes. L’examen des documents des fabricants lors de litiges antérieurs sur le choc toxique ont permis au Dr Tierno de constater que l’amiante n’était pas utilisé dans la fabrication des tampons.
Les tampons hygiéniques sont fabriqués à partir de coton, de rayonne ou d’une combinaison des deux. La rayonne est formée de fibres de cellulose provenant de la pulpe du bois par un procédé au cours duquel on blanchit cette dernière. Il fut un temps où le blanchiment de pulpe pouvait créer une quantité infime de dioxine, mais ce type de traitement n’est plus utilisé. La matière première de la rayonne utilisée pour fabriquer des tampons aux É.-U. est maintenant obtenue à l’aide de procédés de blanchiment à l’oxygène (totalement sans chlore) ou sans chlore élémentaire. Les techniques d’analyse de pointe des tampons et des produits utilisés pour les fabriquer, pouvant déceler des quantités infinitésimales de dioxine, ont démontré que le taux de dioxine se situait à la limite de détection ou même au-dessous. Des quantités aussi infimes ne présenteraient pas de risque pour la santé. L’évaluation des risques indique qu’une telle exposition est maintes fois plus petite pour l’organisme que celle entraînée normalement par d’autres sources environnementales; elle est d’ailleurs tellement faible que tout risque d’effet indésirable pour la santé serait considéré comme négligeable.
La Dre Katzenellenbogen est une véritable scientifique. Elle a désavoué les affirmations transmises par courriel à son insu et sans son consentement, et nié toute soi-disant association.
La Société canadienne du cancer comprend l’inquiétude que suscite le cancer chez les Canadiens mais elle recommande la prudence en ce qui concerne toute information ou affirmation médicale provenant d’une source Internet non reconnue. Bien que le Web puisse être une source d’information très riche, rien ne saurait remplacer une consultation avec un professionnel de la santé qualifié.
Société Canadienne du cancer
