L'homosexualité expliquée aux enfants
Il ne sera pas question ici d’études scientifiques sur les causes de l’homosexualité, ni de débat sur l’adoption par des parents du même sexe ou sur le mariage gai. Ce sont plutôt quelques pistes de dialogue que je vous propose afin d’expliquer simplement aux enfants ce qu’est l’homosexualité.
Pourquoi en parler?
Parce que l’homosexualité fait partie de la vie et que nos enfants évolueront à travers une multitude de personnes distinctes. La culture du respect de la différence, l’ouverture à la diversité, c’est nous, parents, qui devons l’amorcer. Et qu’en parler à la maison, dans la vie quotidienne, de façon simple et naturelle avec nos jeunes est encore la meilleure façon de prévenir l’homophobie.
Comment en parler?
Le plus simplement du monde. Rares sont ceux qui n’ont pas dans leur famille ou parmi leurs proches une personne ou un couple d’orientation homosexuelle. Aussi doit on en profiter pour souligner à chaque occasion possible, la visite d’oncle Pierre et de son amoureux Étienne. Ou soulever l’arrivée des nouvelles voisines, Diane et Lili. Message envoyé: il existe différents types de couples ou d’amoureux, et c’est bien correct.
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«Maman, c’est quoi des homosexuels?»
«Quand un garçon est amoureux d’un autre garçon, ou une fille d’une autre fille, on dit de ces personnes qu’elles sont homosexuelles. La plupart des gens préfèrent quelqu’un de l’autre sexe (un monsieur avec une madame), mais pour d’autres, c’est différent.»
Il est essentiel que votre non verbal soit cohérent avec vos paroles! Si aborder ce sujet vous gêne ou vous trouble, il y a bien des chances que ce soit votre malaise que l’enfant retienne! Les enfants n’ont pas besoin d’en savoir plus. Ils souhaitent une réponse à une question parmi leur milliard de questions. Les notions d’attirance et de pratiques sexuelles ne pas ce qui les préoccupent pour le moment.
«Papa, c’est quoi une tapette?»
«Une tapette, c’est pour tuer les mouches. Mais il y a encore des gens qui se moquent des personnes homosexuelles et les insultent en les appelant «tapette». Ce n’est pas très gentil. Il y a des enfants qui traitent d’autres enfants ainsi sans trop savoir de quoi ils parlent. Soit parce qu’ils voient deux garçons jouer ensemble, soit parce qu’ils ne comprennent pas pourquoi un garçon peut avoir envie de jouer avec une fille ou avec des «jouets de fille». Ça non plus ce n’est pas très gentil. Et ça n’a rien à voir avec l’homosexualité.»
«Pourquoi Amy a-t-elle deux mamans?»
Quel beau moment -si ce n’est déjà fait- de commencer à expliquer comment on les fabrique, ces bébés! «Et comme les mamans d’Amy n’avaient pas tout ce qu’il fallait (les petits spermatozoïdes manquaient à l’appel), et qu’elles s’aimaient beaucoup comme nous nous aimons, et bien elles ont décidé d’adopter Amy.»
Prévenir l’homophobie par l’éducation: ça commence à la maison.
Selon le dictionnaire Robert, l’homophobie est l’aversion qu’éprouve quelqu’un pour les homosexuels. Au-delà de la simple peur, elle est une forme d’oppression exercée sur la personne qui en est la cible. Le harcèlement verbal, l’intimidation physique et le rejet en sont les manifestations. Il est surprenant de constater, déjà même chez les enfants d’âge préscolaire, la présence de certains de ces comportements. L’éducation reçue, les messages et attitudes des parents auront une influence directe la façon dont l’enfant réagira à la différence…
«Hétérocentrique, moi?»
Une récente formation m’a mise devant la réalité: je suis hétérocentrique. Il ne s’agit pas d’une maladie grave, mais d’une façon particulière de lire le monde. L’hétérosexuelle que je suis, je m’en confesse, a tendance à croire que tout le reste du monde l’est également. Les manuels scolaires sont un bel exemple d’hétérocentrisme: «Pierre et Marie partent en voyage» ou «Pierre et Marie vont se marier». Il est plutôt rare que nous y voyions «Pierre et Paul sont amoureux». Vous imaginez la révolution? Pourtant je me demande quelle différence cela ferait dans l’esprit de nos enfants si nous, parents et éducateurs, nous nous donnions la peine d’introduire dans notre discours des phrases du genre «Quand tu seras grand, tu auras une amoureuse ou un amoureux»…
