Les origines de l’anorexie, le rôle de la nourriture
L'anorexie vue par une psy...
L’anorexie n’est pas uniquement une maladie féminine, de plus en plus de garçons sont atteints.
Par ailleurs, on a coutume de dire que les filles anorexiques recherchent la beauté pour ressembler aux top models mais cela permet de camoufler les vraies raisons qui sont psychologiques et plus compliquées. En effet, l’anorexie existait déjà bien avant que la mode soit à la minceur.
Pour les anorexiques la façon de montrer sa souffrance c’est d’être presque invisible, le regard de l’autre est recherché en permanence, le rapport de l’anorexique avec son corps est très agressif, l’extrême maigreur sert à choquer, donc à attirer l’attention
L’anorexie vient d’un désordre affectif avec les parents. Tous les désordres affectifs ne s’expriment pas de cette manière certes, mais dans ces troubles on observe un rôle trop important de l’alimentation dans les rapports parents-enfant.
La nourriture est un des premiers thèmes de communication avec un bébé, les parents surveillent s’il mange bien, s’inquiètent quand il ne veut pas manger. Qui n’a pas entendu ces injonctions : "mange pour faire plaisir à maman", ou "si tu manges bien tu auras un cadeau" ?
Ces habitudes sont la preuve que l’alimentation représente bien plus que le fait de se nourrir, elle peut vite devenir un moyen de chantage affectif. , L’anorexie existe d’ailleurs chez les bébés qui trouvent là un moyen d’attirer l’attention des parents.
C’est le même langage chez l’adolescent qui utilise la nourriture et la souffrance du corps comme moyen de crier au secours. Très tôt les parents ont associé un sentiment de culpabilité au fait de se nourrir, ils ne le font pas exprès, cela peut venir de leur enfance à eux. Mais le résultat chez l’enfant est que s’alimenter ne sera plus une chose naturelle, mais un moyen de revendiquer un mal être, un manque d’amour, un refus de grandir. La nourriture devient donc le moyen de revendiquer, c’est plus facile que les mots.
Si la nourriture ne sert plus à vivre mais uniquement à communiquer on comprend que ces jeunes se laissent parfois mourir.
C’est le fait de s’alimenter qu’ils doivent réapprendre, le but étant de remplacer ce moyen de communication par des mots.
Samantha Lefèvre - Psychologue